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Leur société
Essai clinique de Rennes : il faut toute la vérité
Le 17 janvier les essais cliniques d’un médicament testé pour ses capacités à soulager des douleurs et l’anxiété avaient entraîné la mort d’un des huit patients volontaires et de graves effets secondaires neurologiques chez quatre autres. L’ouverture d’une enquête par les autorités de santé a montré de graves dysfonctionnements.
L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) parle dans son rapport publié début février « de manquements majeurs », reprochant notamment à Biotrial, le centre de recherches où se menait l’essai pour le compte d’un laboratoire portugais, d’avoir encore administré la molécule aux autres volontaires, le lendemain de l’hospitalisation du patient qui est finalement décédé. L’IGAS relève aussi le retard mis par Biotrial à signaler l’accident aux autorités de santé.
Le silence, c’est aussi ce qui est reproché à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en charge du suivi scientifique de l’essai. Le journal Le Figaro dénonce le fait que l’ANSM avait donné son feu vert pour l’essai du produit chez l’homme après les études obligatoires sur des animaux et alors que plusieurs chiens cobayes étaient morts après avoir reçu le médicament testé. Pour sa défense, l’ANSM dit n’avoir pas eu accès à tous les documents des essais sur les chiens au nom de « la protection industrielle ».
L’enquête en cours montre déjà des anomalies graves, sur lesquelles la justice devra se prononcer. Il faut espérer que toute la lumière soit faite sur ce drame, mais il y a eu de tels scandales dans le domaine de la santé depuis des années, avec le Mediator des laboratoires Servier ou encore le scandale du sang contaminé ou des implants mammaires, que la méfiance reste de mise. Et on comprend un des patients hospitalisés qui a déclaré « sa colère » en entendant le responsable de Biotrial dégager sa responsabilité à la télévision.