À de rares exceptions près, la droite a salué le projet de loi Hollande-­Valls-El Khomri. Un responsable Les Républicains a même lancé une pétition en ligne intitulée « Oui à la loi travail, non au chômage ». Elle n’a certes recueilli que quelques centaines de signatures, mais pas des moindres, car Gattaz et Parisot, président et ex-présidente du Medef, l’ont signée.

Les politiciens de droite ont en effet toutes les raisons d’être ravis. D’abord, ils sont aux anges, avec tous les patrons petits et grands, à la promesse de pouvoir surexploiter les travailleurs. Ensuite, ils se voient libérés d’une partie de leur programme, et pas la plus facile à faire passer, puisqu’il s’agit d’une attaque frontale contre les droits des salariés. Tout ce que Hollande et Valls auront fait en la matière, Sarkozy ou Juppé n’auront pas à le faire. Enfin, ces politiciens savent que détruire le Code du travail n’aurait pas été simple pour un gouvernement de droite et remercient Hollande de faire le sale et potentiellement explosif boulot à leur place.

Les plus malins ne se réjouissent tout de même pas trop ouvertement, sentant bien que, fort heureusement, cela risque de ne pas être facile non plus pour un gouvernement de gauche. La classe ouvrière n’a pas dit son dernier mot.