Unedic : les chômeurs attaqués24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Unedic : les chômeurs attaqués

Le gouvernement n’a pas attendu que débutent, lundi 22 février, les négociations entre syndicats et patronat sur l’assurance-chômage pour faire connaitre ses exigences. Hollande avait déclaré en janvier qu’il voulait une négociation « courageuse » et, pour lui, le courage consiste à remettre en cause les droits des travailleurs.

Ce n’est donc pas au patronat qu’il va être demandé de combler la dette de 25 milliards d’euros que présentaient les comptes de l’Unedic à la fin 2015. Il en est pourtant responsable, lui qui licencie à tour de bras et multiplie les contrats précaires. Et la loi sur le Code du travail, que présente la ministre du Travail, Myriam El Khomri, va encore aggraver cette situation en facilitant les licenciements.

Dans ces négociations, la CGT réclame qu’on taxe davantage les contrats précaires, qu’il s’agisse de CDD ou de contrats d’intérim. Elle voudrait aussi qu’on pénalise les ruptures conventionnelles, dont le nombre explose, et après lesquelles les salariés se retrouvent au chômage. Mais, pour le gouvernement, il n’est pas question de faire ainsi payer le patronat et de limiter en quoi que ce soit le droit des patrons à jeter les travailleurs à la rue. Les pistes qu’il propose vont toutes dans le sens d’une dégradation de la situation des chômeurs.

Il serait question de réduire la durée d’indemnisation, par exemple en la diminuant de 100 jours ou en modifiant la règle selon laquelle un jour travaillé donne droit à un jour indemnisé. Un jour de travail pourrait ne plus donner droit qu’à 0,9 jour indemnisé. Une autre piste serait de repousser de 50 à 55 ans l’âge à partir duquel on peut être indemnisé pendant trois ans au lieu de deux. La diminution du taux minimum de remplacement du salaire précédent de 57 % à 49 % est aussi envisagée. La mesure phare est la dégressivité des allocations chômage, une vieille idée des patrons et de la droite reprise par Myriam El Khomri et qui a fait l’objet d’une campagne présentant les chômeurs comme des fainéant.

D’ores et déjà plus de la moitié des six millions de chômeurs ne sont pas indemnisés par l’Unedic, mais cela ne suffit ni au gouvernement ni au patronat. Les décisions qui seront prises à l’issue des négociations, et qui fixeront les conditions d’indemnisation du chômage pour deux ans, ne peuvent qu’alourdir considérablement les difficultés de tous ceux que le patronat prive d’emploi et de salaire. Comme à toutes les mesures actuelles prises par Hollande contre le monde du travail, il est urgent de s’y opposer.

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