Le PS prépare la présidentielle en étranglant le monde du travail24/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2482.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS prépare la présidentielle en étranglant le monde du travail

En plus d’être une violente attaque contre le monde du travail et un cadeau au patronat, le projet de loi El Khomri est aussi une opération politique du tandem Hollande-Valls.

En effet, s’ils travaillent avant tout à servir les intérêts du grand capital, ils essaient du même coup de servir les leurs, c’est-à-dire de conserver les accès à la mangeoire de leur clan. Et, pour cela, il leur faut des électeurs. Les électeurs, ils savent qu’ils ne les trouveront plus chez les travailleurs salariés, retraités, chômeurs, dans les cités HLM des villes ouvrières où l’abstention frise les 75 %. C’est le prix à payer pour avoir menti aux travailleurs et s’être comporté en paillasson du patronat. Hollande et Valls le savaient, mais ils ont choisi de perdre cet électorat populaire et même leurs places que de changer de politique.

Alors, comme le footballeur professionnel change de maillot en changeant de club, le PS a changé son discours en changeant de cible électorale. Il y a eu ainsi les déclarations d’amour à l’entreprise, les flambées nationalistes, la déchéance de nationalité, la traque aux migrants, les rodomontades guerrières, l’état d’urgence, la chasse aux syndicalistes comme à Goodyear et la glorification de la police. Bref, Hollande et Valls jettent par-dessus bord tout ce qui, au moins dans les mots, rappelait le lointain passé socialiste, ne serait-ce que les vagues références à la justice sociale, à l’antiracisme, à la défense des libertés.

Mais le patronat ne se contente pas de déclarations d’amour. Hollande et Valls veulent montrer qu’ils sont de plus efficaces serviteurs que les Sarkozy et consorts. Ils vendent plus d’armes, ils déploient plus de soldats, ils offrent plus de subventions et, finalement, un an avant l’échéance présidentielle, ils portent le pire coup aux travailleurs depuis très longtemps. Ce faisant ils espèrent couper l’herbe sous le pied de la droite, laissent les Gattaz et autres représentants du patronat muets d’admiration, laissant désemparés tous ceux qui avaient fait voter « Hollande pour se défendre de Sarkozy ».

Le PS va-t-il réussir sa mue ou subira-t-il à l’échelle du pays le Hara-Kiri des élections régionales ? Aucun travailleur ne peut encore croire que son sort dépend de l’avenir de ce parti.

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