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Carrefour perquisitionné : les pratiques illégales de la grande distribution
Le 9 février, l’enseigne de grande distribution Carrefour a fait l’objet d’une perquisition du Service de la répression des fraudes dans ses locaux à Massy. L’enseigne est accusée de pratiques illégales. En cas de condamnation, elle risquerait une amende pouvant aller jusqu’à 5 % de son chiffre d’affaires.
Cette perquisition fait suite aux plaintes de plusieurs fournisseurs qui accusent Carrefour de « leur imposer, comme préalable à toute négociation en 2016, le versement d’une remise d’un montant significatif non négociable ». Elle intervient au moment où le gouvernement prétend amener les grandes enseignes de la distribution à revoir leurs pratiques de fixation des prix auprès de leurs fournisseurs, en tête les agriculteurs asphyxiés par des rémunérations trop basses.
En décembre, l’Association des industries de l’agroalimentaire (Ania), regroupant près de 16 000 entreprises, avait demandé des explications à Carrefour sur une pratique consistant à exiger des remises s’élevant de 4 à 6 % du chiffre d’affaires. Sans cette remise, l’enseigne refusait de recevoir les commerciaux. Depuis cette demande d’explications, selon l’Ania, les exigences de Carrefour se seraient assouplies.
Au-delà de Carrefour, l’Ania a recensé 260 plaintes d’entreprises visant des exigences abusives de toutes les centrales d’achat de la grande distribution. Autant dire qu’il s’agit d’une pratique bien ancrée. Au mieux, ce gouvernement, qui a l’habitude de céder à tous les caprices des grandes entreprises, fera semblant d’y mettre bon ordre, dans l’espoir de calmer un peu la colère des petits exploitants.
Sarkozy s’y était essayé en son temps, sans rien changer aux pratiques de la grande distribution, et ce gouvernement s’y essaye à son tour. On peut augurer du résultat.