Logement : la précarité augmente03/02/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/02/2013_03_16_Manif_Logement_04.jpg.420x236_q85_box-0%2C34%2C648%2C398_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : la précarité augmente

Le tableau dressé par le rapport annuel de la fondation Abbé-Pierre sur l’état du mal-logement en France, présenté le 28 janvier, est saisissant : au-delà des difficultés et des drames individuels, c’est bien d’une maladie sociale qu’il s’agit, celle du capitalisme, même si bien sûr le mot n’est pas prononcé.

Illustration - la précarité augmente

Seuls 20 % des logements disponibles sont en dehors du marché privé, mais cette part diminue car elle correspond à une « offre HLM de plus en plus rare et chère ». 80 % des logements sont donc régis selon les règles du marché capitaliste. Mais, comme les capacités financières des ménages sont en baisse, voire en chute libre quand il y a un ou plusieurs chômeurs à la maison, ceux ne pouvant pas se loger correctement sont de plus en plus nombreux. En conséquence, alors que 3,8 millions de personnes sont très mal logées ou pour certaines privées de domicile personnel, le logement absorbe une part croissante du pouvoir d’achat des classes populaires. En 2013, le nombre de ménages qui consacrent plus de 35 % de leur budget au logement dépasse les 5 millions. À la moitié d’entre eux, il restait moins de 650 euros pour vivre après avoir payé le loyer et les charges, et encore en ayant souvent renoncé à se chauffer correctement.

Il n’est pas étonnant que les procédures pour impayés de loyer aient augmenté d’un quart entre 2006 et 2014, et qu’un nombre croissant de travailleurs en accession à la propriété tombent en impayés de remboursement d’emprunt ou de charges. Cette tendance, constate le rapport, est due à la fois à « la hausse des prix, à l’achat et à la location, des logements et des charges » et à la « précarisation des couches populaires, en particulier depuis la crise économique de 2008 ». Celle-ci, faut-il ajouter, a été suivie de nouvelles vagues de licenciements.

Autant dire que contrecarrer le mal-logement nécessiterait aussi d’interdire les licenciements et d’augmenter notablement les salaires.

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