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Dans les entreprises
Isochem – Pont-de-Claix : les travailleurs refusent les licenciements
Mardi 19 janvier la direction d’Isochem a annoncé la fermeture de son site de Pont-de-Claix, dans l’Isère, et le licenciement de ses 28 salariés pour le 1er mai 2016 si aucun repreneur ne se manifeste d’ici là. Les travailleurs se sont mis en grève pour exprimer leur mécontentement et réclamer le maintien de leur emploi sur le site.
Ils ont bloqué l’entrée de l’usine aux véhicules pendant une semaine, du jeudi 21 au jeudi 28 janvier, et ont pu s’adresser à plusieurs centaines de travailleurs.
Ils refusent d’être les victimes du jeu de Monopoly que jouent les patrons de la chimie. Issu de la partition en sept sociétés différentes de l’usine chimique de Pont-de-Claix, qui appartenait au groupe Rhône-Poulenc, puis devenu membre du groupe SNPE, Isochem a été racheté en 2010 par le fonds d’investissement Aurelius. L’an dernier la moitié des postes avaient déjà été supprimés.
Aurelius est coutumier du fait : il rachète les entreprises pour une bouchée de pain, et s’en débarrasse après avoir licencié les salariés... et s’être engraissé au passage. Ainsi, en 2007, ce fonds d’investissement avait racheté l’entreprise de vente par correspondance Quelle (550 salariés) pour un euro symbolique, puis l’avait mise en liquidation judiciaire deux ans plus tard, empochant au passage 37 millions d’euros. Les anciens employés, en majorité des femmes, avaient attaqué Aurelius, qui a été condamné en 2012 par le tribunal de commerce d’Orléans pour « comportement vautour ». De même, lors de son rachat en 2010, Aurelius a obtenu de la SNPE (entreprise détenue à 100 % par l’État) qu’elle conserve la dette de 50 millions d’euros qu’Isochem avait envers elle.
Actuellement, la principale société du site, Vencorex, a refusé de reprendre les activités d’Isochem dont elle est pourtant cliente. Elle refuse de s’engager également sur la reprise des salariés.
Par leur action, les salariés Isochem ont obtenu le report à la mi-février du début de la négociation du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui devait commencer le 27 janvier, et aussi qu’il n’y aurait pas de licenciement avant le troisième trimestre.
Les travailleurs d’Isochem, comme ceux des autres entreprises de la plate-forme, dont le sort est intimement lié depuis des décennies, n’ont aucune raison de laisser faire ces rapaces.