La Saur, une des plus grandes compagnies de distribution d’eau en France, vient d’être condamnée par un tribunal de Limoges pour avoir réduit le débit d’eau à une femme qui, contestant le montant d’une facture, avait donc refusé de la payer.

Cette pratique, aussi appelée le « lentillage », consiste à diminuer tellement le débit de l’usager qu’il ne peut même plus avoir l’usage de sa douche, voire de ses toilettes. Toutes les compagnies privées de distribution d’eau y ont recours, et certaines régies publiques l’envisagent. Elles tentent ainsi de contourner l’interdiction qui leur a été faite en 2013 de couper l’eau à leurs clients, même en situation d’impayé.

Depuis des mois, les compagnies multiplient protestations et lobbying auprès du gouvernement pour qu’il revienne sur cette disposition et autorise à nouveau les coupures. La Saur a d’ailleurs déjà annoncé qu’elle ferait appel de la décision du tribunal. Et en attendant, les compagnies pratiquent des coupures et réductions de débit illégales, aggravant encore la situation de ceux qui ne peuvent pas payer leurs factures. Veolia, comme la Saur, ont plusieurs procès en cours pour ces pratiques.

Pour ces compagnies, l’eau est une marchandise comme une autre et elles mettent tout en œuvre pour en tirer profit. Peu importe pour elles s’il faut, pour cela, priver certains d’un accès à un besoin élémentaire.