ID Logistics – Lisses : 35 salariés licenciés pour avoir fait grève27/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2478.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ID Logistics – Lisses : 35 salariés licenciés pour avoir fait grève

Début décembre, 150 salariés de l’entrepôt de stockage ID Logistics de Lisses dans l’Essonne, sous-traitant d’Intermarché, ont fait grève dix jours pour contester au patron les nouveaux quotas de rendement donnant droit à des primes. Le mouvement avait été très suivi, car la prime de rendement est essentielle pour que le salaire décolle du smic.
Dès le début du conflit, il apparaissait que le patron optait pour le pourrissement de la grève en misant sur de multiples provocations.
 
Au final, ce sont 35 salariés qui ont été convoqués pour des entretiens disciplinaires qui se sont tenus sur deux jours au siège social, à Cavaillon. La prise en charge par ID Logistics de ce périple se voulait manifestement méprisante : il s’agissait de montrer que le groupe a de l’argent et qu’il peut le mettre là où il le veut.
 
Les entretiens eux-mêmes étaient une farce tant les reproches faits à chacun des travailleurs convoqués ne tenaient pas la route. Des actes ont été reprochés à des salariés qui n’étaient pas aux endroits indiqués, tous ont été accusés faussement d’avoir enfreint « la liberté du travail ». Dans leur façon négligente de traiter chaque dossier, les intervenants des Ressources humaines se sont montrés particulièrement méprisants. Il s’agissait de relayer la morgue patronale auprès de ces travailleurs qui avaient osé faire grève. Après entretien, les 35 salariés ont tous reçu la même lettre de licenciement.
 
Parmi les licenciés, le patron a choisi dix élus du personnel et un mandaté, n’épargnant aucun des syndicats qui s’étaient retrouvés dans le mouvement (CGT, CFDT, FO et CFTC).
Depuis la fin du conflit, le site voit son activité reculer, ce qui alimente des bruits de délocalisation. En tout cas, à la fois dans l’annonce de ces nouveaux quotas de travail irréalisables et dans la façon de gérer le conflit, le patron a donné l’impression de vouloir se débarrasser du site et des salariés.
 
Confortés par un contexte politique réactionnaire, ces patrons mènent le combat de classe en exposant leur morgue. Ils n’auront pas volé les retours de bâton.
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