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Dans les entreprises
SEPR : le mécontentement monte
Lundi 11 janvier, près de 150 salariés de la Société d’enseignement professionnel du Rhône (SEPR), de Lyon et Annonay, ont manifesté leur opposition au nouvel accord d’entreprise proposé par leur direction.
La SEPR est un grand centre privé de formation professionnelle regroupant deux centres de formation d’apprentis (CFA), à Lyon et Annonay, ainsi qu’un lycée professionnel privé sous contrat. Il y a près d’un an, la direction a dénoncé le précédent accord d’entreprise sous prétexte qu’il était « trop favorable » aux salariés et qu’il était impossible, en période de récession économique, de maintenir les acquis précédents. Dans ses nouvelles propositions, tout est à la baisse : moins de congés (6 semaines au lieu de 9 pour les administratifs et 6 au lieu de 11 pour les enseignants), perte des RTT pour les administratifs, allongement du temps de travail sur place pour les enseignants avec suppression du temps de préparation-recherche.
Pour essayer de faire passer ses attaques, la direction a d’abord essayé de diviser les administratifs et les enseignants, puis de diviser ces derniers.
Après plusieurs mois de négociations, beaucoup ont compris que finalement peu de salariés avaient quelque chose à gagner à ces nouveaux accords.
La direction ayant organisé une réunion de l’ensemble du personnel le 4 janvier, à l’appel des syndicats CGT, CFDT et UNSA, 136 salariés ont boycotté cette grand-messe. Réunis en assemblée générale, ils ont décidé de faire grève le 11 janvier pour populariser leur mouvement et exprimer leur mécontentement à la direction et aux dirigeants de la région qui gèrent la formation professionnelle et financent la SEPR.
Lundi 11 janvier, une soixantaine de personnes se sont retrouvées le matin pour mettre au point les slogans, et confectionner banderoles et tracts. Un cortège dynamique, regroupant près d’un salarié sur deux, s’est retrouvé devant l’hôtel de région à Lyon.
Malgré les déclarations du nouveau président de la région, Wauquiez, qui a déclaré vouloir faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la première région de France en matière d’apprentissage, ou celles de Hollande et Valls qui ont annoncé vouloir développer l’apprentissage pour combattre le chômage, personne ne se faisait d’illusion sur les résultats de l’entrevue. La vice-présidente à la Formation, qui a reçu une délégation, ne s’est d’ailleurs engagée sur rien et surtout pas à faire pression sur la direction de la SEPR.
Malgré tout, en fin d’après-midi, tout le monde était content d’avoir pu exprimer sa colère et son refus de voir ses conditions de vie et de travail se dégrader. Ce que les salariés ont d’ailleurs continué à faire le lendemain, 12 janvier, en accueillant la direction à l’entrée de la salle de négociations. Et ce n’est pas fini !