Burkina Faso : un terrorisme alimenté par la présence française20/01/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/01/2477.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Burkina Faso : un terrorisme alimenté par la présence française

Au moins 30 personnes sont mortes dans l’attentat perpétré par un commando djihadiste dans la nuit du 15 janvier à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. C’est la première fois qu’une telle tuerie a lieu dans ce pays voisin du Mali.

Cette attaque ressemble en tout point à celle menée en novembre dernier contre l’hôtel Radisson Blue de Bamako, au Mali. Là-aussi ce sont des lieux fréquentés par des Occidentaux, l’hôtel de luxe Splendid et le restaurant Capuccino, qui ont été visés. Mais la population africaine a comme à chaque fois payé un lourd tribut. Les terroristes tuent aveuglément, et peu leur importe la couleur de peau de ceux qu’ils trouvent sur leur chemin.

Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), et plus précisément le groupe al Mourabitoune, que dirige l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué le massacre. Ce groupe armé est issu de la fusion en 2013 de deux groupes qui avaient occupé le Nord du Mali en y faisant régner la terreur, le Mujao et les Signataires par le sang. Il était déjà l’auteur de la prise d’otages dans le complexe pétrolier d’In Amenas en Algérie, qui s’était soldée par 38 morts, et de la tuerie du Radisson Blue à Bamako.

Le Burkina Faso n’est donc plus épargné par la sanglante expansion des attentats djihadistes. Ce pays est l’un des cinq où sont présentes les forces françaises de l’opération Barkhane, avec la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad. Lorsque cette opération a succédé à celle qui avait chassé les groupes djihadistes qui occupaient le Nord du Mali et y faisaient régner la terreur, le gouvernement français prétendait pouvoir ainsi empêcher ces groupes d’agir dans toute la région en leur fermant la frontière avec la Libye où se situent leurs bases arrière. Il est évident aujourd’hui qu’il n’en est rien. Ces bandes armées ont simplement élargi leur champ d’action si bien qu’aucun pays n’est à l’abri. L’intervention des troupes françaises au Sahel défend les intérêts de l’impérialisme français, et c’est bien là son seul but réel. Non seulement elle ne protège en rien la population, mais la présence française en Afrique est un des aliments du terrorisme barbare.

Partager