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- Lutte ouvrière n°2476
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Leur société
Valls devant l’Hyper Cacher : un amalgame odieux
« L’antisémitisme, qu’il vienne de l’extrême droite ou de l’extrême gauche, qu’il vienne du fond des âges ou aujourd’hui d’une partie de la jeunesse de nos quartiers, doit être combattu avec la même détermination. » Cette déclaration de Valls le 9 janvier, lors de la commémoration des victimes de l’attentat de l’Hyper Cacher de Paris, un an auparavant, relève à la fois de l’intoxication et de l’amalgame.
Invité, comme d’autres personnalités politiques, à la tribune du Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France, pour un prétendu rassemblement unitaire d’hommage, le Premier ministre a alterné flatterie et appel au communautarisme à l’égard de ceux qu’il appelle les Juifs de France. Au micro de l’association d’orientation sioniste, parlant sans sourciller devant des militants du groupuscule d’extrême droite sioniste la LDJ, la Ligue de défense juive, Valls a stigmatisé ce qu’il voit comme une « détestation compulsive de l’État d’Israël », au même titre que les campagnes de boycott des produits israéliens. Se positionnant pour que, lors de la future élection présidentielle, les voix sionistes aillent vers le candidat du PS et non celui de la droite, il ne fait que poursuivre la politique de Hollande vis-à-vis du gouvernement israélien de Netanyahou. Lors des opérations militaires de ce dernier contre la population de Gaza, qui en été 2014 avaient tué plus de 2 000 Palestiniens et en avaient blessé 10 000, le président français s’était contenté d’assurer le pouvoir israélien de la « solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza ».
Si à ce moment, au cours d’une manifestation de soutien aux Gazaouis frappés une nouvelle fois par l’armée israélienne, des slogans antisémites ont pu être lancés par des nationalistes palestiniens, attribuer cela à l’extrême gauche est un amalgame trop tentant pour l’anticommuniste qu’est Valls. Et c’est en pleine connaissance de cause qu’il s’y livre.
L’antisémitisme est un préjugé qui tue, en France, aujourd’hui : le 11 janvier à Marseille, un enseignant juif a été attaqué à la machette par un jeune se réclamant de Daech. Comme le racisme en général, il est à combattre résolument, en particulier par ceux qui se sentent dans le camp des travailleurs. Mais, par son soutien à la politique guerrière du gouvernement israélien, Valls ne le combat pas : il ne fait que s’en servir.