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Leur société
Front national : antisystème mais pas trop
Comme tous les autres partis, le FN se prépare pour l’élection présidentielle. Pour cela, ses dirigeants et des personnalités politiques sympathisantes, comme le maire de Béziers, Robert Ménard, ont prévu de se retrouver fin janvier-début février. Ils veulent « réfléchir à la stratégie à adopter pour lutter contre les campagnes de peur lancées à [son] égard, qui semblent être encore efficaces », a déclaré Marine Le Pen.
Plus concrètement, les dirigeants du FN avouent qu’ils veulent étendre un peu leur filet sur l’électorat de droite et les CSP+, c’est-à-dire les cadres et le petit patronat. « Il faut rassurer », a dit Florian Philippot, évoquant notamment les questions économiques. « Il faut montrer que nous sommes pragmatiques, pas dogmatiques, et que nous voulons sortir en douceur des erreurs du système », a déclaré le secrétaire général du FN, Nicolas Bay.
Robert Ménard y va même plus franchement, imaginant « un Podemos de la droite patriote » qui s’adjoindrait des dirigeants comme Philippe de Villiers. Car, selon lui, « le FN a fait le plein à gauche ; aujourd’hui, le réservoir de voix est à droite ». Et en effet, si le FN a réussi à toucher un nombre important de travailleurs déboussolés, le cœur de son électorat est avant tout un électorat de petits bourgeois de droite exaspérés, qu’il ne peut sûrement pas se permettre de laisser échapper.
Quant à la politique qu’il mènerait s’il accédait au pouvoir, comme les autres, ce serait celle que lui imposera la bourgeoisie.