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- Lutte ouvrière n°2474
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Leur société
Valls : à droite, toute !
Lors de la réunion du Parlement à Versailles, le 16 novembre, Hollande s’était fait applaudir debout par les députés et sénateurs quand il avait déclaré : « Nous voulons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts de la nation française. »
Ce jour-là, Hollande ne s’était pas borné aux condamnations pour terrorisme. Il avait visé le plus large possible et le plus flou possible car, une fois intégrée à la Constitution, la formule « atteinte aux intérêts de la nation » autorise presque toutes les interprétations. Et cela pourrait permettre au pouvoir en place de s’en prendre à une large palette d’opposants, selon les circonstances et selon ses besoins.
D’où l’enthousiasme que cela a suscité à droite et à l’extrême droite, qui n’en attendaient pas tant d’un président élu sous la casaque du PS.
Revenant dans le Journal du dimanche du 27 décembre sur le couac de la ministre Taubira autour de cette révision sécuritaire de la Constitution, Valls s’en est pris à « une partie de la gauche qui s’égare au nom de grandes valeurs » en critiquant ce projet. Pour lui, qui ne risque pas de s’égarer en suivant ce que veulent la droite et l’extrême droite, « ce qui compte le plus, c’est de garder le cap du 16 novembre ». Et d’ajouter : « Nous irons jusqu’au bout, que chacun à gauche en soit bien convaincu. »
Dans cette interview, Valls ne dit rien de la droite et de l’extrême droite, mais rien non plus à quoi elles ne pourraient souscrire. Avec un tel président, flanqué d’un Premier ministre comme Valls, la gauche n’a qu’à se taire, la droite et l’extrême droite qu’à applaudir.