Sports d’hiver : les saisonniers payent pour le manque de neige29/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2474.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sports d’hiver : les saisonniers payent pour le manque de neige

Le fonctionnement des stations de sports d’hiver, de leurs remontées mécaniques, de leurs hôtels, de leurs commerces repose en grande partie sur le travail de 120 000 saisonniers. Venus de toute la France, ils sont souvent entassés dans des logements exigus, à la merci de patrons dont le respect du Code du travail n’est pas vraiment le principal souci.

Cet hiver, Noël a eu un goût particulièrement amer pour beaucoup d’entre eux qui, venus de Bretagne ou de Picardie, ont parcouru des centaines de kilomètres pour se rendre au travail, et n’ont toujours pas pu signer leur contrat malgré la promesse d’embauche. Sans salaire, il faut payer le loyer, et manger tout de même. Mais les employeurs, dont l’activité est réduite par le manque de neige, ne se précipitent pas.

Le statut des saisonniers est précaire. Leurs contrats à durée déterminée ne donnent pourtant pas droit à la prime de précarité versée en fin de contrat, alors que la reconduction d’une année sur l’autre n’est pas automatique pour tous. Seule une minorité, comme les 18 000 saisonniers qui travaillent directement pour les stations et les remontées mécaniques, en bénéficie. Dans ce secteur, la convention collective donne également droit en principe à une durée de saison minimum, avec une date butoir à laquelle l’embauche doit être effective. Mais, dans beaucoup de stations, cette date n’est qu’au début janvier, et les employés attendent toujours le coup de fil de leur employeur. Pour les autres secteurs, l’hôtellerie notamment, ces quelques protections ne sont le plus souvent pas présentes.

Le mécontentement augmente donc parmi les travailleurs saisonniers. Ils demandent leur embauche immédiate, quitte à ce que les employeurs demandent la mise en œuvre des mesures de chômage partiel prévues dans cette situation. Et, plus généralement, le versement de la prime de précarité et la reconduction automatique des contrats d’une saison à l’autre seraient bien le minimum pour tous les saisonniers.

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