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- Lutte ouvrière n°2472
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Dans les entreprises
Seita – Riom : en grève pour les salaires
Depuis lundi 7 décembre, les ouvriers de la Seita Groupe Imperial Tobacco, de Riom dans le Puy-de-Dôme, observent chaque jour des arrêts de travail pour obtenir 150 euros de plus pour tous. Dans les équipes du matin et du soir, chacun s’arrête entre une heure et cinq heures et se groupe à l’entrée, où il y a toujours du monde.
Les camions qui arrivent de Pologne, d’Allemagne ou d’Espagne ne peuvent pas entrer pour prendre les palettes de paquets de cigarettes. Les chauffeurs sont invités à la table des grévistes, qui ont installé un barbecue avec merguez, café et croissants, tout le monde ayant mis son euro dans la cagnotte collective. Cela entretient l’ambiance et les discussions par petits groupes. Ceux de l’équipe de nuit sont également là, en renfort dans la journée, et les caristes en grève empêchent tout chargement. La direction n’a pas osé jusqu’ici faire rentrer les camions de force, les grévistes l’ayant avertie que dans ce cas aucun camion ne pourrait repartir.
C’est l’annonce d’une augmentation dérisoire de 0,7 % qui a mis les travailleurs en colère, alors que les bénéfices du groupe explosent. Ainsi en 2014 ils étaient de 146 millions d’euros, en 2015 de 295 millions, et en prévisionnel pour 2016 de 387 millions, et ceci uniquement pour la Seita France. Imperial Tobacco groupe engrange quant à lui 1,7 milliard d’euros de bénéfices de septembre à octobre 2015 ! Les actionnaires ont été augmentés de 10 %.
D’autre part, il est prévu la mise en place des paquets « neutres ». Les groupes capitalistes du tabac font pression pour faire repousser l’application de cette mesure. En attendant, les salariés sont avertis qu’on va exiger d’eux de travailler plus afin de constituer des stocks de paquets actuels, que les détaillants pourront vendre pendant longtemps. La direction veut mettre en place l’OEP (Opérationnel excellence production), c’est-à-dire une organisation du travail qui vise à augmenter la charge de travail à tous les niveaux. Les raisons de se battre ne manquent donc pas et les grévistes sont décidés à prolonger leur mouvement.