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- Lutte ouvrière n°2467
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Leur société
Macron II : NOÉ, nouveaux ouvriers exploités
Les spécialistes en communication de l’Élysée pensant que Macron fait vendre, le ministre de l’Économie a tenu une conférence de presse pour annoncer… qu’il annoncera son nouveau plan courant décembre, pour un vote courant janvier. L’important était que la nouvelle coqueluche du patronat, de la presse, de la droite et du Faubourg Saint-Germain passe à la télévision avant les élections régionales.
Pour l’instant, on sait seulement que la nouvelle loi s’appellera NOÉ, pour Nouvelles opportunités économiques, et qu’elle portera sur les possibilités qu’offriraient les technologies numériques. À nouvelles technologies, nouveau statut des travailleurs : Macron entend donc multiplier les microentreprises et les autoentrepreneurs. On a vu ce que cela donnait lors du conflit entre les chauffeurs de taxi et la société Uber. Cette dernière utilise certes une nouvelle technologie pour mettre en relation clients et chauffeurs, mais elle fait son bénéfice sur de très vieilles méthodes : les travailleurs s’exploitent eux-mêmes en payant leurs outils, ne comptent pas leurs heures, n’ont ni congés, ni sécurité sociale, ni retraite, le patron ne paye ni impôts ni cotisations, etc.
La passion du ministre pour la destruction de tout ce qui protège les travailleurs ne s’arrête pas au numérique. Il propose aussi incidemment de supprimer l’obligation d’avoir un diplôme pour exercer certaines professions. Et de citer la mécanique auto, le bâtiment et la coiffure. Pourquoi donc, d’après Macron, faudrait-il être maçon qualifié pour repeindre des volets, coiffeur diplômé pour faire des tresses ou mécano pour nettoyer une voiture ? Patrons petits et grands diront que pour faire ce genre de travail, il peut suffire de donner une pièce à un gamin et voilà tout. Encore collégien et déjà autoentrepreneur, quelle merveille !
Pour Macron, I ou II, « libérer » l’économie, c’est enchaîner les travailleurs.