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Grèce : nouvelles exigences des banquiers usuriers
Les 19 ministres des Finances de l’Eurogroupe se sont retrouvés lundi 9 novembre à Bruxelles pour débattre du déblocage d’une première tranche d’aide à Athènes, à hauteur de deux milliards d’euros. En effet, quatre mois après que Tsipras a fini par se soumettre complètement aux exigences de ses créanciers, la Grèce n’a toujours pas bénéficié du versement de l’aide européenne.
Il était prévu que le versement de cette aide, qui pourrait atteindre au total 86 milliards d’euros, se ferait en plusieurs tranches dont le paiement serait conditionné par l’avancement du programme d’austérité imposé par les créanciers.
Une vingtaine de milliards d’euros a bien été débloquée cet été immédiatement après la signature de l’accord, mais la moitié a été placée sur un compte à part destiné à renflouer les banques grecques et l’autre moitié a servi à rembourser des emprunts. Ainsi le gouvernement grec n’a pas reçu un seul centime au titre de cette prétendue aide financière.
Par contre, il a été contraint de faire adopter un programme de mesures d’austérité à imposer à sa population. En octobre, le Parlement grec a adopté en accéléré une loi prévoyant un abaissement des pensions, un report de l’âge légal de départ à la retraite, un renforcement des sanctions contre la fraude fiscale et une libéralisation du marché de l’énergie.
Mais cela ne suffit pas aux créanciers de la Grèce, qui refusent le déblocage de deux milliards d’euros. Les discussions portent sur le paiement des arriérés fiscaux et les saisies des résidences principales, le gouvernement grec cherchant à préserver les milieux les plus modestes. Mais il n’est pas question, pour les dirigeants européens, d’envisager la moindre concession. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, l’a ainsi précisé : « Les deux milliards seront seulement déboursés lorsque les institutions donneront leur feu vert et déclareront que toutes les mesures qui ont été convenues ont été appliquées. Ce n’est toujours pas le cas. »
Quelle que soit l’issue des négociations, il est prévu prochainement l’adoption de nouvelles mesures : durcissement du régime fiscal des agriculteurs, augmentation de la taxation sur l’enseignement privé auquel de nombreux Grecs ont recours et réorganisation du système de protection sociale, ce qui devrait se traduire par de nouvelles baisses des pensions.
Après avoir accepté le nouveau plan d’aide en juillet, Tsipras avait affirmé avoir ainsi obtenu un délai afin de négocier des conditions plus favorables et un allègement de la dette. On voit qu’il n’en est rien et que les représentants de la finance internationale continuent d’étrangler la population grecque, avec cette fois la collaboration du gouvernement Tsipras.