« Balardgone » : le nouveau ministère… des profits11/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2467.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Balardgone » : le nouveau ministère… des profits

Le nouveau ministère de la Défense, situé au métro Balard à Paris, pompeusement surnommé « Balardgone » par allusion au Pentagone américain, vient d’être inauguré par Hollande.

D’après le journal Les Échos, cela va coûter au total près de 3,5 milliards d’euros, construction, crédits, loyer et coûts de fonctionnement inclus. Le chantier a été confié au groupement Opale, assoçiant Bouygues, Thalès, Sodexo, Dalkia (filiale d’EDF), une société et un fonds d’investissement spécialement dédiés aux partenariats public-privé. L’État versera au groupement Opale 154 millions d’euros pendant trente ans avant de devenir propriétaire des locaux. Autant dire que c’est le pactole pour les groupes privés qui ont décroché le contrat, non sans qu’aient surgi des soupçons de corruption et de favoritisme dans l’attribution du marché.

D’après des devis ayant fuité, il semble qu’Opale ne se gêne pas, d’autre part, pour surfacturer toute modification par rapport aux plans initiaux et tous travaux supplémentaires : 2 000 euros pour modifier le sens d’ouverture d’une porte, 2 274 euros pour l’installation de deux prises électriques, 13 613 euros pour un scanner et une imprimante, et le reste à l’avenant.

L’État compensera en partie la dépense par la vente des 17 implantations actuelles du ministère en région parisienne, dont les fonctionnaires seront regroupés à Balard. Il prévoit du même coup de supprimer 1 360 emplois pour faire des économies. Mais les dépenses militaires, elles, ne risquent pas de diminuer avec la multiplication des interventions françaises en Afrique et au Moyen-Orient, dont le coût est estimé à 1,128 milliard d’euros en 2015.

Hollande a dit lors de l’inauguration : « Sans force militaire fiable, nous ne pouvons agir politiquement. » Les profits des trusts impérialistes sont décidément bien servis par l’État français, à commencer par ceux qui lui vendent des bâtiments en France.

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