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Leur société
Prêt à taux zéro : des briques pour bétonneurs et banquiers
Hollande a annoncé le 29 octobre un élargissement du prêt à taux zéro (le PTZ) pour accéder à la propriété de son logement. Il est prévu qu’en janvier 2016 le dispositif sera ouvert pour le bâti ancien. Le plafond de revenus pour accéder au PTZ serait relevé, en permettant ainsi l’accès à un plus grand nombre de familles. Le montant prêté dans le cadre d’un PTZ pourrait passer de 26 à 40 % du total.
Bien sûr, ce dispositif peut être un coup de pouce pour des familles populaires voulant acheter leur logement. L’endettement pour devenir propriétaire de son logement n’en restera pas moins une charge considérable, 60 % de la somme restant à trouver au prix du marché.
Et, surtout, cette annonce faite par Hollande est loin de répondre aux vrais besoins des familles populaires. Car aujourd’hui pour bien des familles, avec la pression du chômage et de la précarité, la question n’est pas tant de devenir propriétaire que de pouvoir payer le loyer ou de ne pas se noyer sous les crédits, quand on a acheté et qu’on a perdu son travail, ou bien que l’on subit une baisse de salaire.
Par contre, les professionnels de l’immobilier ne s’y sont pas trompés : en relançant et en élargissant le prêt à taux zéro, ce sont des millions d’euros qui finiront dans les coffres de la filière de l’immobilier, depuis les agences, les notaires, jusqu’aux sociétés de construction. « C’est une excellente nouvelle », a déclaré un responsable de réseau d’agences immobilières.
Hollande a réjoui ces milieux qui font de l’argent sur le logement et la construction. Les banquiers, eux, n’ont rien dit, alors que le gouvernement vient de leur faire un nouveau cadeau. C’est en effet l’État qui paie les intérêts sur les 40 % du prêt à taux zéro. Il faut dire qu’ils sont habitués aux largesses venant de ce gouvernement.