La Poste – Lyon : ce n’est qu’un début…04/11/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/11/2466.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Lyon : ce n’est qu’un début…

Après deux semaines de grève, les facteurs de Lyon Centre ont suspendu leur mouvement lundi 2 novembre. Ils s’opposaient à une réorganisation qui se traduisait par un allongement de leurs tournées, un doublement du temps qu’ils passent au tri du courrier, mais aussi par la distribution des paquets, qui étaient jusque-là distribués par des agents spécialisés.

Au passage, cela permettait à La Poste de supprimer sans difficulté de nombreux emplois à la distribution des paquets, car beaucoup de colipostiers sont soit en CDD, soit intérimaires avec des contrats à la semaine.

Cette réorganisation touchait simultanément les trois plus gros bureaux de l’agglomération, et les grévistes espéraient qu’un mouvement coordonné pourrait avoir un effet d’entraînement sur les autres. Mais c’était compter sans l’attentisme des syndicats, pour ne pas dire la franche passivité pour la CGT, le principal d’entre eux.

Cette attitude n’a pas découragé les facteurs qui, chaque jour, ont essayé d’entraîner dans la grève leurs collègues qui n’y étaient pas encore. Certains les ont rejoints, parfois des services entiers se sont mis en grève pour la journée. Tout cela a conforté les facteurs dans l’idée que l’extension était possible.

Les grévistes sont également allés voir leurs collègues des autres bureaux, pour essayer de les entraîner. Ils ont rédigé et distribué des tracts à l’attention des usagers, pour expliquer les motivations de leur grève. D’autres ont confectionné des banderoles, réalisé des affiches, etc. Tous étaient actifs dans la grève, chacun faisant ce qui lui convenait le mieux. Ils se sont découvert une solidarité, une fraternité qu’ils n’auraient pas imaginée possible auparavant.

Pour faire reculer la direction, il aurait fallu cependant un mouvement de plus grande ampleur, et c’est pourquoi, tout en refusant de discuter d’un protocole de fin de conflit que voulait leur proposer La Poste, ils ont décidé de suspendre leur grève. La reprise du 2 novembre s’est faite avec une pause collective où tous ont pu retrouver l’ambiance fraternelle des piquets de grève.

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