- Accueil
- Lutte ouvrière n°2466
- ArcelorMittal – Dunkerque : des justifications qui sont autant d’aveux
Dans les entreprises
ArcelorMittal – Dunkerque : des justifications qui sont autant d’aveux
À Dunkerque, le 26 décembre 2014, un salarié d’ArcelorMittal mourait percuté par une chargeuse. Le 12 avril 2015, un jeune intérimaire de 21 ans était écrasé entre deux wagons dans le service du déchargement des matériaux. Le 13 juillet, un ouvrier intérimaire de 41 ans travaillant au haut-fourneau 4 tombait dans une coulée de fonte liquide à 1 400 degrés. Mais, dans l’édition de La Voix du Nord de Dunkerque du mardi 20 octobre, la direction d’ArcelorMittal est « sortie de son silence » pour assurer que maintenant tout va bien.
En fait ses justifications sont autant d’aveux. Le journal cite ainsi une des mesures prises, qui sera : « L’exclusion définitive de l’entreprise qui employait l’intérimaire décédé le 12 avril (celui-ci n’était visiblement pas formé au travail qui lui avait été confié). » Mais c’est la direction d’ArcelorMittal qui est responsable de ce qui est fait ou n’est pas fait sur son site, y compris quand c’est une entreprise sous-traitante.
Une autre mesure citée est : « L’installation d’une protection pour empêcher toute chute dans une rigole de fonte. » C’est donc qu’elle manquait.
Si la direction voulait démontrer qu’elle se préoccupe de la sécurité des travailleurs, elle a au contraire confirmé sa responsabilité dans les accidents mortels.
D’ailleurs, une semaine avant cet article de La Voix du Nord, une poche de gaz a explosé à l’Aciérie, blessant et commotionnant plusieurs travailleurs. Ce n’est pas un nouvel incident grave isolé. À tel point que la société d’intérim Randstad vient de décider de retirer 28 travailleurs, sur les 70 actuellement en activité sur le site de Dunkerque, jusqu’à ce que leurs postes soient mis au niveau de sécurité nécessaire du point de vue des équipements de protection du personnel, des parcours ou encore de la détection des gaz.
En négligeant la sécurité, ArcelorMittal montre que, pour ses patrons, les profits passent avant la vie des travailleurs.