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Leur société
Travail du dimanche : le patronat et ses serviteurs en campagne
La loi Macron a élargi les possibilités d’ouverture de commerces le dimanche. Mais cela ne suffit pas au patronat qui continue sa campagne pour être affranchi de toute contrainte, sur cette question comme sur bien d’autres.
Dans les ZTI (zones touristiques internationales), pour les boutiques de moins de onze salariés, l’ouverture du dimanche n’est soumise qu’à un référendum auprès du personnel, même si elles appartiennent à de grandes enseignes. On imagine le chantage à l’emploi et les pressions exercées sur les employés afin d’obtenir leur accord. Mais pour les commerces de plus de onze salariés, un accord de branche ou d’entreprise avec les syndicats est nécessaire. Ainsi, dans le centre commercial Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, le premier à avoir ouvert un dimanche depuis l’adoption de la loi, la plupart des grandes enseignes, la Fnac, Marks et Spencer ou H&M, avaient dû rester fermées, faute d’accord. Une contrainte inacceptable pour le patronat !
Dans Le Figaro du 24 octobre, Claude Boulle, le patron de l’UCV, un syndicat patronal qui regroupe des commerces comme les Galeries Lafayette ou C&A, s’est plaint « des grandes réunions avec des organisations syndicales au niveau d’une enseigne ou d’une branche, forcément compliquées et chronophages ». Ce serait tellement plus simple si la décision du seul patron suffisait !
Les salariés du commerce qui ont manifesté le 15 octobre contre le travail du dimanche ont tout intérêt à rester mobilisés face à un patronat rapace qui, si on lui donne la main, vous dévore le bras, avant de s’attaquer à l’autre.