Mardi 20 octobre, un train a percuté deux vaches entre Abancourt et Serqueux, sur la ligne Amiens-Rouen, à la vitesse de 139 km/h. Le conducteur a actionné le freinage d’urgence mais n’a pu empêcher le choc, qui a provoqué une panne générale du système de freinage, de l’alimentation électrique, du sifflet et des signaux d’alarme permettant de prévenir les agents des stations traversées. Le train fou a poursuivi sur sa lancée pendant 19 km.

Heureusement, le conducteur a pu se servir de son téléphone mobile pour alerter les agents des gares traversées. Le contrôleur présent à bord a regroupé les voyageurs à l’arrière du train pour limiter les dégâts, en cas de collision. Quand le train a amorcé une montée, il a beaucoup ralenti, ce qui a permis au conducteur de sauter sur les voies et d’installer des cales sous les roues pour éviter que la rame ne parte dans l’autre sens. Grâce au sang-froid de ces deux cheminots, le pire a été évité.

À la suite de cet incident, alors que l’enquête était encore en cours pour déterminer les raisons des pannes, les conducteurs de Sotteville ont exercé leur droit d’alerte pendant deux jours, refusant de conduire ce type de train.

Finalement, les experts ont constaté que les malheureuses vaches sont passées sous le train au moment de la collision, arrachant des câbles d’alimentation électrique ainsi que des conduites de frein. La direction de la SNCF a promis de modifier et de protéger tous les systèmes de freinage et d’électricité en dessous de ces trains et de les équiper de pare-buffles, dont la plupart des trains sont d’ailleurs pourvus.

Au fond, c’est reconnaître qu’elle porte une grande part de responsabilité dans ce qui vient d’arriver. Mais il n’est pas sûr qu’elle le claironne devant la presse, il est plus facile d’accuser des vaches… qui ne peuvent pas répondre.