La vérité sur le sort des chômeurs28/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2465.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La vérité sur le sort des chômeurs

Alors que des politiciens attisent les préjugés contre les chômeurs en dénonçant l’assistanat à longueur d’interview, alors que les grands bourgeois et leurs porte-parole martellent sur tous les tons qu’il faudrait baisser les indemnités chômage pour inciter les chômeurs à accepter de travailler pour une misère, il faut savoir que plus de la moitié des 5,7 millions de chômeurs officiellement recensés dans le pays ne sont même pas indemnisés par Pôle emploi.

Pour ceux qui y ont droit, cette indemnisation, qui ne commence qu’au bout de sept jours de carence, ne peut pas excéder 75 % du salaire de référence, en général celui du dernier emploi, ni être inférieur à 57 %. Un travailleur au smic qui perd son emploi ne peut au mieux prétendre qu’à 850 euros d’indemnité chômage par mois. Situation bien peu enviable et qui de toute façon ne peut pas excéder deux ans, ce qui est peu vu la difficulté actuelle à trouver un emploi, qui se traduit par une augmentation considérable du nombre de chômeurs de longue durée.

S’il n’a pas ou plus droit à être indemnisé en tant que chômeur, le travailleur sans emploi peut, sous certaines conditions, se voir attribuer l’allocation de solidarité spécifique qui se monte à 487 euros par mois ou le RSA socle qui plafonne à 524 euros, pour une personne seule. C’est à peine de quoi survivre. Bien des jeunes de moins de 25 ans n’y ont même pas droit, s’ils n’ont pas réussi à travailler au moins deux ans au cours des trois dernières années. Les travailleurs sans-papiers en sont aussi exclus.

Mais même ceux qui pourraient avoir le droit de percevoir le RSA ne sont pas tous en mesure d’effectuer toutes les démarches nécessaires et de fournir régulièrement tous les justificatifs exigés. Certains ignorent leurs droits. Ainsi on estimait qu’en 2011 ce non-recours au RSA touchait la moitié de ceux qui auraient pu y avoir droit, situation qui ne s’est certainement pas améliorée depuis.

Le flot d’inepties répandu sur les chômeurs et autres allocataires ne peut pas cacher la misère qui touche à travers eux toujours plus de familles populaires.

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