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Leur société
Accidents du travail et maladies professionnelles : le patronat paiera encore moins
Pour la deuxième année consécutive, la branche de la Sécurité sociale qui verse les indemnités suite aux accidents de travail et maladies professionnelles (AT-MP) est excédentaire.
Le gouvernement avait déjà pioché dans cet excédent en transférant 210 millions d’euros de la caisse AT-MP à la branche maladie en 2014, et autant en 2015. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit un transfert encore plus élevé pour les deux prochaines années, de 250 millions d’euros en 2016 et en 2017.
La raison invoquée est la hausse du nombre d’accidents du travail non déclarés, et donc pris en charge par la branche maladie.
Mais l’excédent de la caisse AT-MP risque bien de ne pas durer. Le patronat vient en effet d’obtenir une baisse de ses cotisations de 700 millions d’euros dans les prochaines années, en compensation de la légère hausse des cotisations aux caisses de retraite complémentaire Agirc-Arrco que le Medef a fini par accepter au terme d’un véritable marchandage. Le patronat de la métallurgie a justifié cette baisse en déclarant que les accidents du travail sont en baisse, car les risques auraient beaucoup diminué. En réalité, la précarité et la peur du chômage obligent bien des salariés à supporter des conditions de travail dangereuses et à ne pas déclarer les accidents. Sur ce plan, la pression de la maîtrise s’est encore accentuée, et elle ne manque pas d’efficacité. Quant à la reconnaissance d’une maladie professionnelle, c’est là encore un véritable parcours du combattant.
Les accidents de travail et maladies professionnelles sont des conséquences directes des conditions de travail. Que les patrons financent intégralement leur prise en charge ne serait que justice.Ce serait en outre une pression utile pour que le patronat remédie aux risques au travail.