D’après un récent rapport de l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, la Seine-Saint-­Denis détient le triste record du taux de mortalité infantile, avec plus de 5,4 décès pour 1 000 naissances. Cela signifie que la mortalité périnatale et infantile y est de 40 % à 50 % plus élevée que celle de la moyenne française.

Ce chiffre est à mettre en relation avec celui qui indique qu’un enfant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté dans ce département. Mais si la précarité, le chômage, la misère, l’exclusion sociale ou le mal-logement expliquent dans une large mesure cette surmortalité infantile, il s’y s’ajoute le délabrement du système de santé publique.

D’après l’ARS elle-même, un meilleur suivi et une meilleure prise en charge de certaines femmes auraient pu éviter « un tiers des décès ». Le manque d’employés, le manque de structures de soins, le surmenage des personnels hospitaliers sont autant de facteurs qui, loin de pallier et de tenter de corriger les inégalités sociales et les effets de la misère, ne font que les aggraver.