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- Lutte ouvrière n°2463
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Dans les entreprises
Sanofi – Compiègne : pour les nouveaux horaires, c’est non !
L’usine de Compiègne (Oise) du laboratoire pharmaceutique Sanofi emploie plusieurs centaines d’ouvriers à fabriquer des « formes solides », c’est-à-dire des comprimés, des gélules et des poudres. Pour augmenter la rentabilité du site, la direction cherche à imposer de nouveaux horaires aux ouvriers des ateliers et au personnel des services support, ce qui va aggraver leurs conditions de vie.
Le projet de la direction c’est : journée de travail allongée, temps de pause réduit rendant impossible de prendre ses repas à la cantine, jours de RTT diminués, semaines de travail de nuit, week-ends imposés, prise de poste à 5 h 25 au lieu de 6 h 25 le matin, et tout cela avec un salaire horaire diminué. L’objectif est de faire travailler plus (pratiquement un mois de plus dans l’année) en gagnant moins proportionnellement !
Dans sa brochure explicative, la direction écrit qu’il faudra travailler chaque jour 50 minutes de plus, soit une augmentation de 11,1 %. En revanche, dans aucune de ses simulations le salaire n’augmente dans la même proportion.
Pour faire accepter son projet, la direction a eu recours à son chantage habituel, faisant planer des menaces sur les emplois, sur le mode : « Vous coûtez trop cher » ; « L’avenir du site est en jeu ». En réalité ce projet entraînerait la suppression d’au moins une douzaine d’emplois, sans compter les conséquences pour le personnel de la restauration Sodexo du fait d’une baisse de fréquentation du self... ce qui réduirait encore la facture des salaires pour la direction.
Sanofi est un des leaders du CAC 40. Ses profits ont augmenté de 24,9 % au premier semestre 2015. Ses actionnaires se partagent désormais, chaque année, plus de 50 % des bénéfices réalisés et ses dirigeants sont parmi les mieux payés. Tout cela, grâce à l’exploitation des salariés du groupe, que la direction veut encore aggraver.
Les conditions de travail sont déjà dures. Il faut produire toujours plus avec moins de travailleurs, avec des contrats d’intérim à la semaine ou des CDD à répétition pendant des années. Les embauches en remplacement des départs en retraite se font au compte-gouttes. Depuis deux ans, les augmentations générales sont gelées au taux 0 %. C’est dire que les travailleurs payent déjà un lourd tribut à Sanofi.
Devant le refus général des ouvriers, les syndicats ont refusé de signer un accord qui comporte une attaque en règle contre les conditions de vie des travailleurs. La direction parle de revoir sa copie et va reprendre les négociations. Elle peut retourner le problème dans tous les sens, pour les travailleurs, c’est non à ces horaires !