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Leur société
Les classements arbitraires de l’Ofpra
L’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) vient d’inscrire le Kosovo sur la liste des pays qu’elle considère comme « sûrs », ce qui rendra plus difficile pour les Kosovars d’obtenir le statut de réfugié politique. Concrètement, les ressortissants des pays dits sûrs ont moins de temps pour présenter leur demande, un accès plus difficile aux centres d’accueil pour demandeurs d’asile, et des possibilités d’appel réduites par rapport aux ressortissants des autres pays.
Ce n’est pas la première fois que l’Ofpra s’attaque au statut des immigrés d’origine kosovare. Par deux fois, en 2012 et en 2014, Amnesty international a d’ailleurs réussi à faire annuler par le Conseil d’État des décisions similaires. Depuis lors, la situation du Kosovo n’a pas changé : dans ce petit pays issu de la décomposition de l’ex-Yougoslavie, outre la pauvreté, avec un taux de chômage de 30 à 40 % selon les estimations, la violence et la corruption sont omniprésentes. La minorité serbe, en particulier, y est en butte aux discriminations et aux violences policières.
Chaque année, plusieurs milliers de Kosovars demandent l’asile en France. La décision de l’Ofpra est destinée à les décourager et à faciliter le rejet des demandes d’asile et les expulsions qui s’en suivent, tout en instaurant un tri arbitraire entre les réfugiés politiques et les autres. Cette décision rappelle que, concernant les migrants, la seule préoccupation est de leur faire la chasse.