Groupe Bosch : Volkswagen : coupable mais pas responsable07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Bosch : Volkswagen : coupable mais pas responsable

Il n’y a pas de constructeur automobile sans équipementier. Le scandale Volkswagen, outre d’autres marques sous son contrôle, est venu éclabousser son équipementier, le groupe Bosch. C’est celui-ci qui a fourni le logiciel mis en cause lors du scandale, qui permettait de tromper les contrôles techniques sur les performances des véhicules en matière de pollution.

Opportunément pour le groupe Bosch, le journal allemand Bild a fait connaître le contenu d’un document interne de 2007 où Bosch expliquait que ce logiciel serait uniquement destiné à réaliser des tests. Dans le même texte, Bosch mettait en garde Volkswagen sur le caractère illégal d’une installation systématique sur tous ses véhicules. Mais quand les journalistes ont demandé quelle avait été la réaction de Volkswagen à cet avertissement, les représentants de Bosch ont répondu tranquillement : « Dans le cadre des relations commerciales avec Volkswagen, nous sommes tenus à la confidentialité. » Secret défense !

La réponse de Volkswagen, on peut cependant la deviner dans ce que rapporte le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui fait état d’une déclaration d’un technicien du groupe Volkswagen qui avait averti sa hiérarchie du risque encouru, avertissement classé sans suite jusqu’à ces jours-ci.

Volkswagen a admis avoir équipé quelque onze millions de véhicules avec ce logiciel. Est-ce Bosch qui les a tous fournis ? La réponse de Bosch est... oui !

Mais, dans les communiqués de la direction qui circulent dans les usines du groupe, si Bosch admet avoir fourni un système d’injection et un module d’alimentation et de dosage pour le post-traitement des gaz d’échappement, il se défausse sur le constructeur. Car à ce dernier « incombe la responsabilité de la calibration et de l’intégration des composants livrés dans le système global ». Bosch, fournisseur non responsable de ce que les constructeurs font de ses produits, espère ainsi passer entre les gouttes du scandale. Or, sa mise en garde initiale n’a pas empêché qu’il fournisse des millions de systèmes à ses clients. Et Bosch entend poursuivre sa tâche : il conclut son communiqué en vantant les mérites du moteur diesel seul susceptible selon lui d’arriver à de basses émissions polluantes, « incontournables pour atteindre les objectifs européens en termes d’émission de gaz à effet de serre ».

Avis aux constructeurs : scandale ou pas, l’équipementier pourra poursuivre ses livraisons !

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