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- Lutte ouvrière n°2462
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Leur société
Collège Gay-Lussac – Colombes : non aux sanctions contre deux enseignants
Samedi 3 octobre, près de 300 personnes ont manifesté dans les rues de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, en soutien à deux professeurs du collège Gay-Lussac en grève de la faim depuis plus de deux semaines contre des menaces de sanctions pour faits de grève.
Ils sont accusés en vertu d’événements qui se sont déroulés lors du mouvement de fin 2014. Ce mouvement de grève, pour le maintien dans l’éducation prioritaire de nombreux collèges et lycées menacés d’en être exclus, touchait alors de nombreux établissements. À Colombes même, pratiquement tous les collèges et le lycée étaient mobilisés. Le collège Gay-Lussac où travaillent les deux enseignants était directement visé par cette mesure. Les enseignants avaient reçu un large soutien des parents.
Le 12 décembre, l’Inspection académique a envoyé contre les grévistes qui stationnaient devant la porte du collège une équipe d’intervention issue d’un organisme intitulé Centre académique d’aide aux écoles et aux établissements, en principe destiné à faire face aux situations particulièrement difficiles à l’intérieur des établissements. Ces individus se sont mis à provoquer par les propos et l’attitude, et sont partis en faisant état de bousculades. Ces méthodes de provocation ne sont pas rares de la part de patrons privés comme arme contre les grévistes, mais ne se pratiquaient pas jusqu’à présent dans l’Éducation nationale.
C’est ce motif, agrémenté d’autres allégations aussi sérieuses que « propos déplacés » ou « tutoiement d’un supérieur hiérarchique », qui a été retenu contre les deux enseignants, convoqués devant un conseil de discipline. Celui-ci, initialement prévu début septembre, a été repoussé à plusieurs reprises, et il est actuellement fixé aux 16 et 23 octobre. Les deux professeurs, Oscar Roman et Gari Pham, sont en grève de la faim depuis le 21 septembre pour obtenir l’annulation de toute procédure disciplinaire à leur encontre.
Avant même la manifestation du samedi 3 octobre, la solidarité à leur égard s’est exprimée largement. Les collègues des deux professeurs mis en cause ont fait grève pendant quatre jours dans la semaine du 22 septembre et se sont remis massivement en grève le jeudi 1er octobre. Ce jour-là, des élèves du collège ont manifesté leur soutien à leurs professeurs dans la cour, si bien que le chef d’établissement a fini par mettre tous les élèves à la rue et à en menacer plusieurs de sanctions. Mardi 28 septembre, un rassemblement réunissant 150 personnes a permis à de nombreux élèves, anciens élèves et parents d’exprimer leur indignation contre les menaces de sanctions visant ces deux professeurs, pris parmi tous ceux qui étaient alors mobilisés pour le maintien de leur collège dans l’éducation prioritaire.
Ces nombreux soutiens font qu’il sera difficile à l’administration de jouer les parents d’élèves prétendument « excédés contre les grèves à répétition » contre les professeurs visés. La lutte contre ce qui est apparu comme une diminution des moyens alloués à l’éducation des enfants des milieux populaires a en effet soudé de nombreux parents autour des enseignants.