La ligne C du RER, dans la banlieue parisienne, est équipée du système de sécurité KVB (contrôle de vitesse par balises), destiné à surveiller et maîtriser la vitesse des trains en temps réel. Il se compose de balises placées au sol, entre les rails, et d’un ordinateur embarqué dans le train, qui vérifie la vitesse de celui-ci en fonction des informations données par les balises. En cas de dépassement de la vitesse autorisée, il déclenche une alerte sonore pour inciter le conducteur à modérer sa vitesse. Franchi un certain seuil de dépassement, il peut même déclencher le freinage d’urgence du train.

Ce système permet théoriquement de pallier la défaillance d’un conducteur. Encore faut-il qu’il fonctionne correctement. Sur la ligne C, c’est loin d’être le cas. Depuis cet été, le nombre de signalements « panne-sol » (détection d’un défaut au niveau d’une balise) a explosé.

En guise de justification, la direction explique que les balises sont vieilles et n’ont pas résisté à la chaleur, qu’il est prévu de passer à une nouvelle génération de balises, mais que le problème a été mal anticipé, entraînant une rupture de stock… Elle ajoute que cela n’est pas si grave, puisque le conducteur doit par ailleurs obéir aux signaux.

A-t-elle oublié que le KVB a été généralisé après plusieurs accidents ferroviaires graves dans les années 1980 et 1990, et surtout après celui de Melun en 1991, qui avait fait 16 morts, suite au malaise cardiaque du conducteur, qui pourtant, juste avant l’accident, obéissait encore aux signaux ?