D’après un rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) remis au gouvernement jeudi 24 septembre, la branche retraite de la Sécurité sociale serait en excédent à compter de 2016, pour la première fois depuis une décennie.

« Des efforts sont demandés, ils portent des résultats », a commenté la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Mais y a-t-il matière à se réjouir de ce « résultat » ? Il a été obtenu en repoussant l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, obligeant beaucoup de travailleurs à prolonger leur activité ou les condamnant, pour nombre d’entre eux, à rester plus longtemps au chômage.

Une autre source importante d’économies relevée par le rapport a été le quasi-gel des montants des pensions, qui n’ont pas connu de revalorisation depuis plusieurs années. Pour se justifier, les gouvernements successifs, celui de droite sous Sarkozy et celui de gauche depuis l’élection de Hollande, ont utilisé le même argument : l’inflation officielle serait d’un « très faible niveau ». Mais dans le même temps, bien des dépenses auxquelles il est impossible d’échapper n’ont cessé d’augmenter : électricité, gaz, loyers, etc.

Appauvrir les retraités les plus modestes, une recette simple pour un gouvernement qui se refuse à prendre sur les profits patronaux et les fortunes des plus riches.