Nathalie Arthaud face aux patrons : « Je combats votre système »30/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2461.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nathalie Arthaud face aux patrons : « Je combats votre système »

Invitée en tant que candidate aux Régionales dans un débat organisé par le Medef Île-de-France et en présence de Pierre Laurent (PCF, Front de gauche), d’Emmanuelle Cosse (EELV), de François Kalfon qui a remplacé Claude Bartolone (Parti socialiste), de Valérie Pécresse (Les Républicains/UDI/MoDem), de Wallerand de Saint-Just (FN) et de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Nathalie Arthaud a affirmé, à l’opposé de tous les autres candidats, qu’elle ne se présentait pas au Conseil régional pour répondre aux demandes patronales mais pour que les travailleurs fassent entendre leurs exigences contre les intérêts patronaux. Nous publions des extraits de ses interventions.

« Je vous remercie pour cette invitation et je tiens à saluer votre sens du pluralisme. C’est d’ailleurs la raison essentielle de ma présence parce que vous imaginez bien que je ne suis pas venue ici pour gagner des voix. Je sais que même les responsables socialistes ont pris l’habitude de faire des déclarations d’amour devant un parterre de patrons, mais cette maladie n’a pas frappé Lutte Ouvrière.

Je ne vous étonnerai pas non plus, en vous disant que je me sens tout à fait étrangère à vos préoccupations. Je ne parlerai pas au nom de l’intérêt général ni au nom de l’entreprise, parce que l’intérêt de l’entreprise se confond – et ce n’est pas un hasard –toujours avec celui du patronat, des propriétaires, des actionnaires, jamais avec celui des salariés.

L’intérêt de l’entreprise, c’est toujours comprimer les salaires, baisser ce que vous appelez le coût du travail, raboter les droits des travailleurs, rallonger le temps de travail, précariser la main-d’œuvre, pousser à la productivité, c’est-à-dire l’exploitation... Jamais l’inverse ! »

Après une coupure du « modérateur », en la personne d’Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, Nathalie Arthaud a poursuivi :

« J’ai bien compris, votre préoccupation c’est encore et toujours de baisser les charges qui pèsent sur les entreprises au nom de l’emploi. Mais cela fait 20 ans, 30 ans que votre solution est mise en œuvre par tous les gouvernements qui se succèdent, de droite et de gauche. Qui peut dire dans cette salle que cela a fait régresser le chômage ? Qui, ici, peut prouver qu’il y a moins de chômeurs ? Et démontrer que cette solution, votre solution, a fait baisser le chômage ? Personne.

Alors bien sûr vous allez me dire que c’est plus compliqué que cela, que je n’ai rien compris aux lois du capitalisme, qu’il y a la concurrence internationale. Eh bien, c’est la raison pour laquelle je combats le système dans son ensemble, l’ensemble de ces lois qui font que malgré votre envie formidable de créer des emplois vous n’y arrivez pas. Voilà le sens de ma candidature, le sens de ma campagne, où je dirai que pour lutter contre le chômage il faut lutter contre les licenciements, contre les suppressions d’emplois, il faut même les interdire. Et qu’il faut non pas aller vers une augmentation du temps de travail, mais une diminution du temps de travail et une répartition de ce temps de travail entre tous de façon à ce que tout le monde ait un emploi. »

Inutile de dire, qu’il n’y a pas eu d’applaudissements ! Un débat a suivi où tous les autres candidats ont rivalisé d’idées pour servir la soupe au patronat, en particulier sur la question des transports et l’apprentissage. Sur ces deux points, Nathalie Arthaud a affirmé que c’était au patronat d’assumer intégralement leur financement. Le débat s’est conclu par une réponse à notre camarade venant de Serge Dassault qui, le prenant sans doute pour lui, a tenté de démontrer que la lutte de classe n’existe pas. Et pourtant elle est et sera bien là tant que des personnages à la Dassault existeront !

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