Les réfugiés à Paris : des conditions de vie indignes30/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2461.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les réfugiés à Paris : des conditions de vie indignes

Alors que le gouvernement prétend se préoccuper de l’accueil des migrants, les conditions de vie de centaines d’entre eux demeurent catastrophiques.

Au lycée désaffecté Jean-Quarré, dans le 19e arrondissement de Paris, environ 500 personnes occupent des bâtiments insalubres, avec jusqu’à vingt matelas par pièce, posés à même le sol. Seules trois toilettes sont en état, les autres sont bouchées. Une intoxication alimentaire a récemment touché une centaine de personnes, dont certaines ont dû être hospitalisées.

C’est fin juillet qu’une centaine de migrants s’y étaient d’abord regroupés, après avoir été expulsés par la police du campement sous le métro La Chapelle début juin. Les autorités prétendaient reloger tout le monde, mais beaucoup s’étaient retrouvés à la rue après quelques nuits d’hôtel. Depuis, des centaines d’autres les ont rejoints, les derniers arrivés étant des personnes évacuées de campements sur le quai d’Austerlitz et à la mairie du 18e arrondissement.

Le tribunal administratif vient maintenant de donner un mois aux occupants pour évacuer les lieux, afin de faire des travaux en vue de créer un vrai centre d’hébergement. Cela pourrait ne pas poser de problème, à condition que tous soient réellement relogés, comme la mairie de Paris s’y est engagée.

Or au même moment, à la porte de Saint-Ouen, ce sont environ 200 Syriens qui vivent dans des tentes posées à la sortie du périphérique, sans toit sur la tête. Des dizaines d’enfants courent à côté des voitures. Des vieux, des femmes enceintes, des bébés vivent dans des conditions sanitaires inquiétantes, sans douche ni toilettes.

Ce ne sont pourtant pas les locaux disponibles qui manquent à Paris : des bâtiments inoccupés par l’État, dans le patrimoine de l’Église, dans l’habitat social ou dans le privé pourraient être réquisitionnés et aménagés pour accueillir des migrants dans de bonnes conditions. Mais pour l’hébergement des migrants, comme d’ailleurs pour celui des SDF, le gouvernement se contente de discours qui se veulent vertueux, sans pour autant prendre les mesures nécessaires.

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