Fraude chez Volkswagen : à qui le tour ?30/09/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/09/voiture.JPG.420x236_q85_box-0%2C459%2C4896%2C3213_crop_detail.jpg

Leur société

Fraude chez Volkswagen : à qui le tour ?

Les dirigeants de Volkswagen distillent au goutte-à-goutte de nouvelles informations montrant l’ampleur de l’arnaque aux moteurs diesel trafiqués. On sait désormais – jusqu’aux prochaines révélations tout au moins – qu’il y aurait 11 millions de véhicules concernés, en Allemagne et aux États-Unis, de marque Volkswagen, Audi et Skoda. Ces véhicules ont été munis d’un logiciel « fraudeur » qui leur permet de passer avec succès les contrôles antipollution, tout en continuant à polluer en conduite normale.

Illustration - à qui le tour ?

La direction de l’équipementier Bosch a aussi avoué avoir livré le logiciel fraudeur à Volkswagen, en précisant qu’il n’était destiné qu’à des tests internes ; elle aurait averti le constructeur que son installation sur des véhicules normaux était illégale. Comment Volkswagen a-t-il réagi à cette mise en garde ? Bosch garde un silence pudique sur la question, au nom de la « confidentialité ».

Suite au scandale, le PDG de Volkswagen n’a pu faire autrement que de démissionner. Toutefois, il ne quitte pas son poste les mains vides puisqu’il devrait toucher au minimum 28,6 millions d’euros, et peut-être deux fois plus. Les actionnaires de la multinationale ont la reconnaissance du ventre. Ils auraient sans doute préféré qu’on ne découvre pas le pot aux roses. Mais c’est à leur profit que la direction de Volkswagen a organisé cette arnaque ayant permis de vendre des millions de voitures en les faisant passer pour moins polluantes qu’elles ne le sont en réalité.

Les autres constructeurs automobiles, PSA Peugeot-Citroën et Renault compris, en ont-ils fait autant ? Ils nient pour le moment toute fraude du même type. Pourtant, une organisation indépendante affirme qu’elle a détecté sur des moteurs Mercedes, BMW et Citroën, des anomalies du même type que celles mises à jour aux États-Unis sur les moteurs Volkswagen.

Pour ne pas être en reste, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal a fait mine de s’offusquer de cette fraude qualifiée de « forme de vol du contribuable et de l’État », puisque celui-ci finance les primes à l’achat de véhicules dits « propres », dont les voitures diesel de Volkswagen font partie. C’est pourtant le même État français qui a mis sous le boisseau une étude prouvant le caractère nocif des moteurs diesel il y a une trentaine d’années. C’est lui aussi qui favorise depuis lors la vente des véhicules diesel en appliquant un taux de taxes plus faible sur le diesel que sur l’essence, ou bien en autorisant les entreprises à récupérer la TVA sur le diesel, mais pas sur l’essence.

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