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Leur société
Budget 2016 : les patrons creusent le déficit
Le projet de loi de finances pour 2016, présenté mercredi 29 septembre au Conseil des ministres, a prévu un déficit du budget de l’État – excès des dépenses par rapport aux recettes – de 72 milliards d’euros contre environ 74 milliards en 2015.
Une réduction du déficit qualifiée très prudemment par la presse de « très modeste amélioration des comptes de l’État ». Cela n’a pas empêché Manuel Valls, le Premier ministre, de se vanter d’avoir « pris le problème des déficits et de la dette à bras-le-corps ». Il faut croire, comme dit le proverbe, que « qui trop embrasse mal étreint ».
Pour justifier ce « timide recul » du déficit du budget de l’État, le gouvernement renvoie selon la presse « aux baisses d’impôt et de charges promises aux ménages et aux entreprises ». Comme si les unes valaient les autres. Sauf qu’en 2016 les baisses d’impôt sur le revenu, qui concerneront les premiers, coûteront deux milliards d’euros alors que le montant total des « mesures de soutien aux entreprises », comme dit le gouvernement, creuseront dans le budget de l’État un trou de 33 milliards d’euros (soit 10 milliards d’euros de plus qu’en 2015) et, c’est une prévision, de 41 milliards d’euros en 2017.
Pour réduire le montant du déficit, Valls a annoncé un nouveau plan d’économies sur les dépenses de l’État de l’ordre de 19 milliards d’euros. Quels seront les postes – et donc les classes de la population – touchés ? Parmi les cibles évoquées, il serait question par exemple de revoir le calendrier des revalorisations de certaines prestations sociales : en reculant au 1er avril, c’est-à-dire de trois mois, la revalorisation du Revenu de solidarité active (RSA) et des Aides personnalisées au logement (APL), le gouvernement pourrait réaliser en 2016 une économie de 500 millions d’euros…
C’est ce qui s’appelle faire payer les pauvres pour donner aux riches.