Smart – Hambach : non au chantage à l’emploi02/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2457.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Smart – Hambach : non au chantage à l’emploi

Le 11 septembre, les travailleurs de la Smart à Hambach en Moselle seront consultés par la direction par référendum sur un retour éventuel aux 39 heures.

La question des 39 heures vient au moment où, au retour des congés, la direction a annoncé sept vendredis non travaillés de suite. D’un côté il faudrait travailler plus, de l’autre la direction fait chômer… du grand n’importe quoi !

Les 39 heures que voudrait imposer le groupe Mercedes dont dépend Smart ne seraient pas payées 39 heures : la direction propose en échange une prime de 120 euros brut mensuels et une prime annuelle de 1 000 euros. Ce que répercutent moins les médias, c’est que ces primes s’accompagnent d’un gel des salaires pendant cinq ans !

Du côté des travailleurs, la majorité est contre faire du travail non payé : passer aux 39 heures reviendrait à une augmentation du temps de travail de 12 % pour une hausse de salaires de 6 %. Employés chez Mercedes ou chez les sous-traitants, tout le monde sait et voit que Mercedes est riche à milliards, ce qui n’empêche pas le groupe de faire un véritable chantage à l’emploi concernant l’avenir de l’usine de Hambach – construite à coups de subventions publiques il y a vingt ans.

Mercedes prétend que la production de la Smart à Hambach n’est pas rentable, mais au final la rentabilité de la division voitures du groupe Daimler (Mercedes et Smart) a encore beaucoup augmenté l’an dernier, passant de 7 % à 9,4 %. Et Daimler affiche un bénéfice au deuxième trimestre de 3,8 milliards, en hausse de 54 % !

Pour gagner plus d’argent, Mercedes a développé le nouveau modèle de Smart en commun avec Renault et de nombreux composants sont communs avec la nouvelle Twingo de Renault produite à Novo Mesto en Slovénie. Un temps Mercedes avait rêvé de revendre à Renault son usine mosellane mais Renault est plus spécialiste des fermetures d’usines que des rachats d’installations.

Les 39 heures à la Smart font partie d’une véritable campagne, complaisamment relayée par les médias, contre les travailleurs et pour l’augmentation de la compétitivité. Cette compétitivité a explosé à Hambach comme ailleurs : 2 300 travailleurs – y compris les nombreux sous-traitants – produisaient des Smart au début de l’usine (inaugurée en 1998) alors qu’il n’en reste plus que 1 600 aujourd’hui avec une production en hausse.

Du côté des syndicats, la CFDT s’est clairement positionnée dès le départ contre l’abandon des 35 heures. L’écrasante majorité de la CGT (38 % des voix aux élections) est contre également mais la direction du syndicat n’a pas encore pris une position claire tandis que CFTC et CGC sont rentrées dans le jeu du référendum.

En tout cas, les travailleurs n’ont aucune raison de céder au chantage patronal à la compétitivité qui n’est qu’une aggravation de l’exploitation. Ce qui est en cause n’est pas la compétitivité des usines, mais la rapacité des actionnaires. Les travailleurs ont toutes les raisons de dire non à cette nouvelle attaque patronale.

Partager