Grèce : le parasitisme du grand capital05/08/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/08/dessin_page6_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C359%2C2516%2C1774_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : le parasitisme du grand capital

Illustration - le parasitisme du grand capital

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le Premier ministre grec Tsipras a dû faire concession sur concession aux exigences des créanciers, sans que cela sauve en quoi que ce soit l’économie du pays. Dès février, la pression des dirigeants européens et du patronat grec a obligé Tsipras à remettre en cause son programme pour ne conserver que certaines mesures d’urgence. En juillet, face à la menace d’asphyxie financière, Tsipras s’est engagé à imposer un nouveau plan d’austérité, portant l’âge de la retraite à 67 ans, augmentant la TVA à 23 % et reprenant les privatisations.

Mais pas plus que les précédentes, ces mesures payées par la population et les travailleurs grecs n’ont suffi à calmer la soif de profit du système qui les saigne. Le prêt d’urgence de 7 milliards d’euros concédé en juillet a été englouti en remboursements d’échéances précédentes. Aujourd’hui, pour fournir la prochaine tranche de prêts indispensable pour payer l’échéance du mois d’août, les créanciers de la Grèce en redemandent. Il faudrait faciliter encore les licenciements, les expulsions de locataires endettés, et réduire l’impôt « de solidarité » exceptionnel prévu pour les revenus supérieurs à 500 000 euros, car d’après les créanciers il inciterait à l’évasion fiscale !

En réalité, bien sûr, les circuits financiers, qui en Europe sont dominés par les grandes banques françaises et allemandes, sont taillés sur mesure pour permettre cette évasion aux grandes fortunes et aux grandes entreprises grecques – comme aux autres – et il n’est pas prévu de s’y attaquer. Seuls les travailleurs paieront.

Les prochains prêts, s’ils sont accordés, ne résoudront rien, car il s’agit de rembourser la BCE, le FMI, et de recapitaliser les banques grecques et nullement d’embaucher ou de redonner un peu de pouvoir d’achat aux travailleurs grecs. Rien d’étonnant alors à ce que les experts prévoient que l’économie continue à s’enfoncer dans la récession.

Les travailleurs grecs, qui avaient voté pour Syriza pour rejeter l’austérité, se retrouvent en proie à la voracité du grand capital. Et c’est bien le parasitisme de cette propriété capitaliste, en Grèce comme dans le reste de l’Europe, qui étrangle l’économie.

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