Europe de l’Est : les grandes manœuvres29/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2452.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Europe de l’Est : les grandes manœuvres

Périodiquement, les médias font le décompte des victimes (près de 7 000 morts, surtout des civils) des combats dans l’est de l’Ukraine et font écho aux communiqués de l’Otan, accusant l’armée russe de soutenir les sécessionnistes de Donetsk et Lougansk. Par contre, ils se montrent plus discrets sur les grandes manœuvres que les armées occidentales organisent à la périphérie de la Russie, dans d’anciennes républiques soviétiques ou d’ex-Démocraties populaires.

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) organise ces opérations. Impliquant les armées de pays membres de l’Otan et associés, elles se succèdent à un rythme qui s’accélère, avec une ampleur en hommes et en matériel jamais vue depuis la disparition de l’URSS, fin 1991.

Ainsi, le 31 juillet, en Ukraine finissait l’opération Saber Guardian/Rapid Trident impliquant 2 000 militaires de dix-huit pays, dont les États-Unis, l’Angleterre, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie et les ex-républiques soviétiques de Géorgie, Lituanie et Ukraine.

Au même moment en Moldavie, des soldats américains, roumains, polonais, géorgiens et moldaves participaient à Joint Effort, et en Géorgie, se déroulait un entraînement à la guerre urbaine avec des militaires américains, roumains, bulgares, lettons, lituaniens et géorgiens. Fin août, la Géorgie va ouvrir un centre de formation militaire sous l’aile de l’Otan. Quant à la Moldavie, elle a signé un partenariat militaire, renforcé depuis 2014, avec l’Otan.

Au cours du seul mois de juin, pas moins de quatre opérations militaires conjointes ont eu lieu autour de la Russie. En septembre, les manœuvres Trident Juncture 2015 dans le sud de l’Europe rassembleront 36 000 militaires d’une trentaine de pays. Leur thème : l’aide à apporter à un État non affilié à l’Otan, menacé par un puissant voisin, telle la Russie.

Fin juin, au dernier sommet des ministres de la Défense de l’Otan, son secrétaire général déclarait s’inquiéter de « la présence militaire [de la Russie] le long des frontières [de l’Otan qui] a augmenté ». Il lui fallait bien justifier l’envoi de « conseillers » américains, canadiens et britanniques pour former les troupes des ministères de l’Intérieur et de la Défense ukrainiens, l’installation de 250 chars ainsi que d’une brigade de 5 000 hommes en Pologne et dans les pays baltes.

Le budget de l’armée russe devrait atteindre l’équivalent de 79 milliards d’euros cette année, soit 4,2 % du produit intérieur de la Russie. Cet effort, la population d’une Russie en crise le paie d’un prix exorbitant. Mais le cumul des dépenses militaires de l’Otan, 797 milliards d’euros, est dix fois supérieur à celles de la Russie. La prétendue défense du monde libre n’a pas fini de faire des victimes.

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