Plus de 90 des 135 travailleurs de la base logistique d’Intermarché de Magny-le-Désert dans l’Orne ont fait grève vendredi 10 juillet. C’est la troisième fois depuis qu’ils ont appris en avril la fermeture de leur plate-forme comme de cinq autres bases d’ici à 2018.

La direction du groupe parle de reclassement, mais sans plus de précision. D’ailleurs, à Magny, aucune proposition de reclassement n’a été faite à ce jour. Les travailleurs n’ont aucune confiance. Ils demandent une indemnité de départ de 10 000 euros par salarié, que la direction refuse. En 2014, l’entreprise a versé 12,5 millions d’euros aux 1 400 actionnaires du groupe, ce qui représente un peu moins que le montant global de l’indemnité demandée par les 135 salariés de la plate-forme de Magny. Et beaucoup moins que les 74 millions perçus par ces mêmes actionnaires en 2013.

Les projets d’extension du groupe Intermarché, passer de 80 hypermarchés à 200 en 2020, s’accompagnent de mesures d’économies et de fermetures de plates-formes sous prétexte de modernisation. Les travailleurs de Magny, comme ceux d’autres bases, refusent d’en être les victimes. Aucune réception de marchandises provenant des fournisseurs, aucune livraison aux magasins ne peut se faire sans eux. Face aux Mousquetaires patronaux d’Intermarché, les travailleurs ont montré qu’ils savent s’unir.