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Égypte : le chaos s’étend au Sinaï
Le 1er juillet, des groupes djihadistes ont lancé une série d’attaques contre les forces du général-président al-Sissi dans le nord de la péninsule du Sinaï, causant la mort d’au moins 70 soldats et civils. De son côté, l’armée égyptienne a annoncé avoir tué en cinq jours 241 combattants djihadistes.
Depuis le coup d’État de juillet 2013 contre le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, le régime de Sissi n’a cessé de réprimer les opposants. En deux ans, plus de 1 400 partisans de Morsi ont été tués dans la répression des manifestations, 20 000 emprisonnés et des centaines condamnés à mort lors de procès de masse expéditifs.
Par ailleurs, depuis plusieurs mois, le Sinaï est le siège d’attentats quasi quotidiens organisés par des groupes djihadistes dont le plus influent s’est revendiqué de l’État islamique (EI). L’armée égyptienne a répliqué par une véritable guerre, dans une région qu’elle a du mal à contrôler. Ce durcissement de la répression amène une fraction de la population locale à apporter un certain soutien aux islamistes. Déjà traditionnellement méfiante vis-à-vis du pouvoir central, elle est victime depuis deux ans des opérations coups de poing de l’armée, des bombardements aériens, des nombreux contrôles sur les routes ou encore des destructions le long de la zone tampon établie à la frontière avec la bande de Gaza.
La population du Sinaï est soumise à la loi des bandes armées, avec ou sans uniforme. Mais le poids de la répression se fait sentir dans tout le pays. Si les partisans des Frères musulmans ont été les premiers visés, les forces de sécurité se sont de plus en plus attaquées aux militants syndicaux, aux militants de gauche, aux travailleurs qui revendiquent.