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- Lutte ouvrière n°2449
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Dans les entreprises
Adrexo - Angers : non au licenciement d’une militante
Vendredi 3 juillet, un rassemblement s’est déroulé devant l’entreprise Adrexo, pour soutenir Catherine Tahai, une militante de la CGT qui vient d’apprendre son licenciement, officiellement pour manquements professionnels, mais en réalité pour son activité syndicale.
Le jour de son entretien préalable à sanction, lundi 8 juin, un rassemblement avait déjà eu lieu au même endroit. Entre-temps, il s’est confirmé que le patron était décidé à se débarrasser d’une militante considérée comme une gêneuse, en s’appuyant sur des arguments plus que douteux. Dans la lettre recommandée informant Catherine de son licenciement, les supposées erreurs professionnelles sont ainsi indiquées à des dates différentes de celles avancées lors de l’entretien ! Surtout, en trois pages, il est répété pas moins de quatre fois que son comportement est nuisible à la société Adrexo.
La direction n’a rien à reprocher à Catherine, en dehors de son opposition déterminée à l’exploitation et au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui sera enclenché l’an prochain. Rappelons que les 23 000 distributeurs d’imprimés publicitaires employés par Adrexo travaillent pour environ la moitié du smic horaire, puisque le temps de préparation des lots n’est quasiment pas comptabilisé et que les tournées sont à rallonge. Rappelons que le PSE prévoit 700 départs volontaires et la transformation de nombreux sites en simples centres de relais, qui emploieront moins de monde.
Ce n’est pas un hasard si Catherine a commencé à sentir l’étau se resserrer sur elle à partir du 23 mars, date à laquelle elle a annoncé qu’elle serait candidate aux élections professionnelles du 2 octobre. Elle n’est d’ailleurs pas la seule. En effet, là où des militants CGT ou SUD refusent d’accompagner le PSE, ils sont en butte à des pressions, que ce soit à Lorient, à Clermont-Ferrand ou à Besançon. La direction d’Adrexo voudrait bien, avant les élections d’octobre, procéder à une grande purge des syndicalistes combatifs, pour se retrouver uniquement avec des représentants du personnel complaisants et dociles, comme ceux qui ont accepté de signer le PSE.
Depuis le lundi 29 juin, Catherine n’a plus le droit de se rendre sur son lieu de travail, même si, en tant que candidate déclarée aux élections professionnelles, elle bénéficie d’une relative protection. Mais elle est bien déterminée à se battre et a l’intention de porter plainte devant les Prud’hommes ainsi qu’au pénal. Ses camarades de travail ont fait circuler une pétition refusant son licenciement, qui a été signée par plus de 60 d’entre eux sur un effectif de 80 (chefs compris). Le plan social qui se profile pour 2016 est inacceptable. Alors, pas question qu’il démarre dès maintenant par ce licenciement inique !