Des familles syriennes ont décrit la violence tous azimuts, entre les feux de l’armée syrienne et ceux des groupes liés à l’État islamique. Plusieurs enfants syriens ont fui à cause des attaques contre les écoles. Hani, un Syrien de 17 ans, a tout quitté pour ne pas servir dans l’armée syrienne : « Vous pouvez y rester jusqu’à la mort, ou jusqu’à la fin de la guerre. »

Mubarek, originaire d’Afghanistan, est parti en mars avec sa femme et ses trois fils, pour échapper aux talibans : « Tous les jours, les talibans emmenaient des gens et des enfants. J’étais inquiet pour mes fils. Je craignais qu’ils soient forcés à devenir des auteurs d’attentats-suicides. » D’autres familles afghanes ont fui pour éviter des mariages forcés. Un couple parti en avril a raconté qu’un homme lié aux talibans avait proposé d’épouser leur fille de 10 ans : « Si nous n’acceptions pas, ils allaient nous tuer. Nous avons fui le soir même. »

De nombreux enfants voyageant seuls ont quitté leur foyer avec le soutien de leurs parents, qui ont payé des passeurs avec leurs économies ou de l’argent emprunté. Certains ont raconté que leur famille avait vendu la maison pour financer leur départ.

Le rapport conclut : « La plupart des personnes qui traversent la Méditerranée prennent d’énormes risques parce qu’elles se sentent obligées de le faire, et non parce qu’elles le veulent. Sauver des vies et accroître le nombre des itinéraires sûrs vers l’Europe devraient figurer parmi les priorités de l’Union européenne. »

Ce serait en effet la moindre des choses, vu la responsabilité des grandes puissances, y compris la France, dans le chaos qui règne dans ces pays.