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Dans les entreprises
PSA Rennes : la lutte continue !
Les travailleurs de l’usine PSA de Rennes-La Janais sont entrés dans leur quatrième semaine de lutte contre le projet de changement d’horaire de la direction, celui-ci entraînant une baisse de l’équivalent d’un mois de salaire par an et la suppression du réseau de transport par cars.
Depuis l’annonce de ce projet le 29 mai dernier, les débrayages se succèdent. Le 2 juin, 800 travailleurs, soit 80 % des ouvriers de production, ont débrayé à l’appel de la CGT et de la CFDT. Puis, entre le 8 et le 18 juin, quasiment quotidiennement, une centaine d’ouvriers ont débrayé, à l’appel de la CGT, contre les huit demi-heures supplémentaires que la direction avait programmées pour rattraper sa production. Ces débrayages ont perturbé la production et remporté la sympathie de la majorité des ouvriers.
Lors d’une réunion le 18 juin, la direction annonçait que la suppression de la prime d’équipe de 120 euros n’aurait lieu qu’au 1er janvier 2016 alors que les nouveaux horaires prendraient effet dès le 18 août 2015. Elle disait aussi qu’elle octroyait une prime de panier de 2 euros par jour travaillé (soit 42 euros au maximum par mois) et qu’elle permettrait par ailleurs aux salariés de se faire payer les cinq jours de RTT à leur disposition afin de compenser un peu la perte de salaires. Autrement dit, elle leur proposait de sacrifier leurs congés pour ne pas trop perdre de salaire !
Avec ces annonces, c’est encore 1 000 euros par an que la direction veut voler sur les salaires et elle ne renonce pas à la suppression du réseau de transport par cars.
Le lendemain, seule la CGT appelait à un débrayage, à 11 h 30, pour discuter en assemblée générale de la suite à donner au mouvement entamé trois semaines auparavant. La direction, de son côté, organisait des réunions de secteur dès la prise de poste pour expliquer ses nouvelles propositions mettant en colère bon nombre de travailleurs. Une partie voulait débrayer sans attendre 11 h 30 et une centaine d’ouvriers n’ont pas repris le travail après la pause de 9 h 45.
Les travailleurs ont tourné dans l’atelier du Montage pour entraîner, avec succès, des collègues restés à leur poste, en scandant « Sans nous, pas de bagnoles » et « Sans sous, pas de bagnoles ». La production s’est arrêtée sans vraiment pouvoir reprendre et finalement plus de 250 ouvriers ont rejoint l’assemblée organisée par la CGT. Les discussions allaient bon train et une majorité a décidé de maintenir la pression, la CGT appelant à un nouveau débrayage le lundi suivant, 22 juin.
Ce jour-là, la direction faisait dire à la hiérarchie qu’elle répondrait dans les « 24 heures » à toute question de salarié relative à son projet, et les chefs d’équipes allaient demander à ceux qui se déclaraient en grève pourquoi ils le faisaient, tentant de les dissuader avec les arguments de la direction. Cela n’a pas empêché 150 salariés de se rassembler et de manifester dans l’atelier Montage. La majorité d’entre eux ont décidé de rester mobilisé et de se retrouver le mercredi 24 juin, à l’occasion d’un comité d’entreprise où la direction avait l’intention de faire valider son projet.
Face aux attaques de PSA, les grévistes n’ont pas l’intention de lâcher.