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Leur société
Migrants : la traque et la matraque
Tout en continuant à traquer les migrants, à Paris comme à Calais ou à Menton, le gouvernement a annoncé un plan d’hébergement d’urgence à destination de certaines catégories de réfugiés. Il prévoit 4 000 places supplémentaires pour les demandeurs d’asile et 5 000 pour les réfugiés, c’est-à-dire ceux dont la demande d’asile a été acceptée. Mais le gouvernement joue avec les chiffres et ne précise pas s’il inclut dans ces annonces les places en centres d’accueil des demandeurs d’asile (cada) promises depuis 2012 et non encore créées. Rien ne dit donc ce qu’il en sera dans la réalité. Pour tous les autres, les « migrants en transit », il n’est promis que 1 500 places supplémentaires, sans détail sur la façon de les trouver. Il est aussi question d’équiper en sanitaires, points d’eau et éclairage la zone de Calais où s’entassent dans des conditions insalubres des milliers de réfugiés.
Ces mesures élémentaires sont très loin d’être à la hauteur de la situation. Et que deviendront dans quelques semaines ceux qui auront pu en bénéficier, puisqu’il ne s’agit que de solutions temporaires ?
En revanche, les mesures répressives, elles, sont concrètes, immédiates et durables. En même temps qu’il présentait son plan d’hébergement, le gouvernement réaffirmait surtout sa volonté de renforcer la politique de contrôle aux frontières et d’expulsion des migrants sans papiers. « Il va falloir une mobilisation de nos forces, de nos préfets pour interpeller davantage, faire des procédures et placer ceux qui doivent l’être en rétention », a expliqué Bernard Cazeneuve.
Le « plan d’urgence » pour Hollande, Valls, Cazeneuve, c’est toujours et encore la chasse aux migrants.