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Leur société
Agriculteurs en colère : la grande distribution en accusation
Après avoir bloqué seize abattoirs dans le pays dans la nuit du dimanche 14 juin, c’est dans le Grand Ouest que les éleveurs, accompagnés de producteurs de lait, sont repassés à l’attaque. Et cette fois-ci, ils se sont attaqués directement aux grandes surfaces.
Ainsi dans la nuit du dimanche 21 juin, plusieurs centaines d’hyper et de supermarchés de Normandie, de Bretagne et des Pays de Loire ont reçu la visite d’agriculteurs, qui ont déchargé sur les parkings déchets, pneus, palettes, gravats et fumier, bloquant les accès aux centres commerciaux.
Depuis des semaines, les producteurs de viande – porcine et bovine– et de lait exigent la remontée du prix d’achat sortie de ferme. Ils dénoncent des marges de 25 % pour la grande distribution, alors qu’en un an « les prix payés au producteur ont baissé de 20 % », comme le dénonce un agriculteur de Bretagne dans les colonnes du Parisien. Et ce ne sont pas les cinq centimes de plus au kilo sur le porc et la revalorisation annoncée du prix du bœuf qui changeront fondamentalement la situation catastrophique dans laquelle se trouvent un grand nombre d’agriculteurs.
Car les agriculteurs, comme les consommateurs, sont confrontés à la toute-puissance de la grande distribution agissant sur l’ensemble du territoire avec plus de 12 000 magasins de format hyper, super ou discount. Mais ils ont surtout à faire face à de puissantes centrales d’achat qui imposent leurs diktats aux producteurs et se sucrent sur les consommateurs. Et l’annonce, fin 2014, du regroupement des centrales d’achat d’Auchan et Système U, de Casino et d’Intermarché et, plus récemment, de Carrefour et Cora, suivie ce mois-ci de l’alliance à l’échelle européenne de Leclerc avec deux enseignes allemandes Rewe et Metro, démontre que la grande distribution est à l’attaque pour continuer à imposer ses prix aux producteurs et… aux consommateurs.
Face aux rapaces de la grande distribution, dont le seul objectif est de maintenir leurs profits et la fortune de leurs propriétaires, il est vital que ceux qui, à la campagne comme à la ville, vivent de leur travail défendent leurs conditions d’existence.