Les trois juges d’instruction chargés d’enquêter sur l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge ont demandé à être dessaisis du dossier, ce qui est rarissime. Ils dénoncent les moyens insuffisants dont ils disposent pour y voir clair dans ce drame qui avait fait sept morts et une soixantaine de blessés lors du déraillement du train Paris-Limoges, le 12 juillet 2013.

Ces trois juges avaient été chargés de l’enquête par le parquet d’Ivry quelques jours après l’accident. Deux mois plus tard, ils demandaient la création d’une cellule d’enquêteurs dédiée exclusivement à cette affaire et s’étaient déjà vu répondre par une fin de non-recevoir. Début 2015, ils ont de nouveau demandé que l’enquête soit transmise à un pôle spécialisé en matière d’accidents collectifs, vu « l’ampleur exceptionnelle des investigations menées et à mener, la technicité du domaine, le volume du dossier »… sans plus de succès.

Les premiers résultats de l’enquête ont montré que l’accident de Brétigny résultait de l’état de vétusté des voies et de la dégradation continue de leur entretien depuis des années. Finalement, qu’il s’agisse de la justice ou des transports publics, c’est la baisse des effectifs et des moyens qui est responsable des dysfonctionnements, avec des conséquences parfois dramatiques comme dans le cas de Brétigny.