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- Lutte ouvrière n°2445
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SCA – Orléans : grève et blocage de l’usine
Après avoir manifesté le 1er juin dans la zone industrielle de la Saussaye à Saint-Cyr-en-Val, dans la banlieue d’Orléans, les travailleurs de l’usine SCA, spécialisée dans la fabrication d’essuie-tout, ont décidé le mercredi 3 juin la grève et le blocage de leur usine.
Le 3 décembre dernier, la direction avait annoncé l’arrêt de la production de papier hygiénique, mais le maintien de la production d’essuie-tout. Quelques mois seulement après, le 7 avril, elle annonçait la fermeture totale de l’usine pour octobre 2015, laissant sur le carreau 119 travailleurs. Elle leur propose des congés de reclassement et des primes de licenciement inférieures de 30 % à celles versées aux derniers plans sociaux de SCA sur d’autres sites en France.
Il faut dire que les plus anciens travailleurs de cette usine ont subi depuis son implantation plusieurs rachats, avec à chaque fois à la clef un plan social. En 1988, l’usine Scott Paper avait acquis à son installation un terrain de la municipalité pour un franc symbolique. Sous promesse de la création de 1 000 emplois, 98 millions d’aides locales (municipalité et conseil général) ont été versés.
Les 1 000 emplois n’ont jamais vu le jour. Bien au contraire : après plusieurs rachats, Kimberly-Clark en 1995 après la fusion avec Scott Paper, Procter & Gamble en 1998 puis enfin le suédois SCA Hygiene Products Operations, propriétaire depuis mars 2007, les effectifs ont fondu. Aussi les 119 travailleurs restants sont bien décidés à ne pas se laisser jeter comme des kleenex.
La direction ose prétendre que « l’entreprise est confrontée à des difficultés structurelles et un manque de rentabilité ». Un discours qui révolte les travailleurs et dont ils ne sont pas dupes. La société vient par exemple d’investir 20 millions d’euros dans la sponsorisation d’un voilier pour la course autour du monde, « Volvo Ocean Race », avec une étape le 13 juin à Lorient. Alors, les travailleurs envisagent de se rendre à Lorient pour sponsoriser leurs revendications.