Une pétition avait déjà très vite recueilli près de 300 signatures, et a été portée à la direction par plusieurs dizaines de travailleurs. Samedi 6 juin, une quinzaine de caristes ont aussi fait grève pour protester contre les heures supplémentaires gratuites et les licenciements disciplinaires.

Depuis janvier et la fermeture complète d’une des deux chaînes de production, l’usine tourne en monoligne. Des centaines de postes ont été supprimés à cette occasion, et ça continue.

D’un côté, la direction parle de sureffectifs aux Presses, en Maintenance et dans bien d’autres secteurs, organise des chômages tournants et multiplie les pressions pour écœurer un maximum de travailleurs et les pousser à partir via son plan de départs « volontaires ».

D’un autre, elle programme des heures supplémentaires non payées chaque semaine en équipe du soir et tous les samedis en équipe du matin.

Comme dans beaucoup d’usines PSA, avec ses menaces de sanctions et les licenciements disciplinaires qui tombent régulièrement depuis des mois sur les ouvriers combatifs ou plus largement, la direction cherche à intimider les travailleurs et à décourager les réactions contre sa politique de suppressions de postes et d’aggravation des conditions de travail.

La menace contre le travailleur des Presses indigne d’autant plus qu’elle fait suite au licenciement, pour une banale dispute, de deux ouvrières dont une, âgée de 49 ans, a des problèmes de santé. Cela, de même qu’une paire de gants embarquée pour être certain d’en avoir une le lendemain à l’atelier, alors qu’il en manque souvent, cela peut arriver à n’importe qui. Tout le monde se sent visé. Les travailleurs mobilisés mardi ont dit leur colère contre l’arbitraire.